Incarner au cinéma celui qui a été la personnalité préférée des Français pendant plus de 20 ans n’est pas chose aisée. C’est pourquoi Benjamin Lavernhe s’est appuyé sur un large corpus d’archives de l’INA pour préparer son rôle. L’une d’entre-elles en particulier a retenu son attention. Il s’agit d’un documentaire de 2005 dans lequel l’abbé Pierre évoque sa relation avec Lucie Coutaz, une femme de l’ombre avec qui, Henri Grouès de son vrai nom, a fondé la première fondation Emmaüs à Neuilly-Plaisance et a vécu pendant 40 ans. Une relation méconnue du grand public qui est au cœur du film de Frédéric Tellier, L’abbé Pierre - une vie de combats.
Dans cette archive, un compagnon d’Emmaüs évoque le souvenir de Lucie Coutaz. Il parle d’une « femme de cœur » avec beaucoup d’autorité et que l'on surnommait « Lulu la terreur ».
L’abbé Pierre se confie également sur celle qui est interprétée dans le film par Emmanuelle Bercot. Il s’étonne qu’il n’y ait jamais eu de problème « masculin-féminin » entre Lucie Coutaz et lui pendant toutes ces années. Il évoque aussi avec un air malicieux comment Lucie Coutaz a « préservé sa vertu » et l’a protégé d’« admiratrices trop entreprenantes ». Bien loin de l’image médiatique, c’est un abbé Pierre intime qui se livre dans cette archive. Et c’est ce qui plaît à Benjamin Lavernhe. Une révélation que l’acteur juge « drôle et émouvante à la fois » et qui nous montre une autre facette de l’homme de l’appel de l’hiver 1954.
