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À la télévision, on voit davantage les femmes qu’on ne les entend

À la télévision, on voit davantage les femmes qu’on ne les entend

Pour la troisième année consécutive, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) collabore avec l’Arcom, ex-CSA, pour analyser la représentation des femmes dans les médias. Pour la première fois, sa solution INAFaceAnalyzer mesure le temps d’apparition des visages des femmes et des hommes. Focus en 3 chiffres clés.

Par l'INA - Publié le 07.03.2022

De manière générale, on voit plus les femmes à la télévision qu’on ne les entend. Crédits : Martin Bureau/AFP 2010.

En 2021, la part des femmes présentes à l’antenne - télévision et radio confondues – a progressé de deux points et atteint pour la première fois un taux de 43 %. Si l’on retrouve toujours plus de femmes à la télévision (45 % soit +2 points) qu’à la radio, celle-ci tend à combler son retard (42 % soit +3 points). Et plus gobalement, le temps de parole des femmes à l’antenne - télévision et radio confondues - est en léger progrès en 2021 (36 % soit +1 point) mais demeure inférieur au taux de présence (43 %).

Voici trois points à retenir de ce rapport 2021 sur la représentation des femmes à la télévision et à la radio.

  • 38% de femmes, 62% d’hommes : les hommes restent le visage de l’information à la télévision

A la télévision, le temps d’apparition des visages des femmes (38%) est en moyenne plus important que le temps de parole (36%). Toutefois, il reste inférieur à la présence déclarée à l'Arcom (45%). De manière générale, on voit donc plus les femmes qu’on ne les entend - ce résultat est cohérent avec des études précédemment menées à l’INA. Pour la première fois dans le cadre de ce rapport, l’analyse de la représentation des femmes sur les chaînes d’information en continu a été complétée par des données de l’INA sur le temps d’exposition visuelle. Aussi, sur l’ensemble de ces chaînes, leur temps d’exposition visuelle est inférieur à leur temps de parole avec des écarts de 3 à 7 points selon les chaînes. Des différences qui s’expliquent notamment par le fait que beaucoup de femmes journalistes sont amenées à s’exprimer en voix hors champ dans le cadre des reportages qu’elles réalisent. Par ailleurs, un visionnage a permis de constater que ces sujets étaient souvent consacrés à des personnalités masculines.

  • À la radio, le temps de parole des femmes a augmenté de 2 points en 2021

Les femmes sont très présentes dans les matinales radios (48 %). On les retrouve majoritairement dans des rôles de journalistes (62 %) mais très peu en tant qu’invitées politiques (1 %). LL’augmentation de la parole des femmes à la radio est principalement portée par le groupe Radio France, dont le taux de parole des femmes est passé à 39% en 2021. La radio généraliste sur laquelle on entend le plus les femmes est France Inter (43%).

  • Des thèmes toujours très genrés : 20% de femmes interviennent dans les programmes sportifs

Les femmes sont sous-représentées dans les programmes relevant du « Sport » (20 %) tandis qu’elles sont représentées à hauteur de 49 % pour les « Informations et autres émissions » et 47 % pour les « Magazines » et « Divertissement-jeux ». Au regard de l’année 2021 qui a été marquée par la question du sexisme dans le journalisme sportif, l’Arcom s’est intéressée à la présence des femmes journalistes au sein des retransmissions sportives et des magazines consacrés au sport, diffusés à la télévision et à la radio. Elles sont représentées à hauteur de 21 % . Concernant les thématiques, on note que la parole experte des femmes était la plus entendue dans la thématique « Justice » (53 %) et la moins sollicitée dans la thématique « Technologie » (16 %).

INAFaceAnalyzer et INASpeechSegmenter, l’intelligence artificielle au service de l’étude

Ces deux outils élaborés par l’INA permettent de mesurer la présence des femmes et des hommes dans des corpus d’émissions télévisées fondées sur le décompte de leur parole (inaSpeechSegmenter) ou de l’apparition de leurs visages (inaFaceAnalyzer). Ainsi, les mesures de temps de parole permettent d’indiquer "Qui parle ?". Les mesures de temps d’apparition des visages permettent de complémenter ces estimations, répondant - partiellement - à la question "De qui parle-t-on ?".

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