Aller au contenu principal
Manque de neige en station, les premières alertes

Manque de neige en station, les premières alertes

Selon la Cour des comptes, les stations de ski françaises n’ont pas suffisamment pris la mesure du réchauffement climatique. Seules quelques-unes d’entre elles pourront espérer prospérer au-delà de l’année 2050. Pourtant, le manque de neige n’est pas nouveau. Récit en archives.

Par Clara de Antoni - Publié le 16.02.2024
 

« Ce n'est pas quelque chose qui va arriver dans 100 ou 1 000 ans, c’est quelque chose qui arrive en moins d’une génération. Nous serons peut-être vivants en 2030, nos enfants le seront en tout cas, ce sont eux qui auront à s’occuper de ces montagnes. » 1990. Les scientifiques commencent à alerter : le climat se réchauffe et la neige va se faire de plus en plus rare en montagne.

C’était il y a 30 ans. Aujourd’hui, la Cour des Comptes dresse le même bilan. Et juge que les stations de ski n’ont pas suffisamment pris la mesure du changement climatique. Seules quelques-unes d’entre elles, en haute altitude, pourront prospérer au-delà de l’an 2050.

Transformer la montagne

Dès les années 1980, en moyenne montagne, on constate des manques de neige, mais qui sont encore exceptionnels. Aménagement des pistes, remontées mécaniques, hébergements : les communes et l’État ont investi dès les années 1960 pour transformer la montagne. Alors, à chaque hiver un peu trop doux, l’inquiétude règne. Comme en 1983 : « Pour la commune, les remontées mécaniques, c’est une catastrophe pour la bonne raison qu’on a 13 employés, qu’il faut les payer à la fin du mois, car ils attendent leur salaire ». Et déjà, le journaliste était plutôt pessimiste : « Reste qu’on peut toujours craindre qu’en 1990, quand la station aura 6 000 lits, que la neige, même à 1 700 mètres, fasse défaut ».

Malgré les premières alertes, les stations continuent d’investir dans le ski. Et en cas de redoux, une solution est toute trouvée : les canons à neige. Problème : ils sont gourmands en eau et très coûteux. Exemple en 2001 sur le plateau de l’Aubrac, à 1 400 mètres d’altitude : « Depuis 12 ans, pour palier ce manque de neige, la station de Laguiole a investi dans des canons à neige. 37 pour ses pistes et pour 3,5 millions francs, mais encore faut-il qu’il fasse froid, la neige artificielle ne peut être fabriquée que par des températures inférieures à un 1°C. »

Cet hiver, le taux d’enneigement en dessous de 1800 mètres d’altitude est proche des minimums historiques.

S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.