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On a retrouvé le «car pool», l'ancêtre du covoiturage

On a retrouvé le «car pool», l'ancêtre du covoiturage

Depuis quelques mois, le gouvernement verse une prime de 100 euros aux conducteurs nouvellement inscrits sur des plateformes de covoiturage. En conséquence, le nombre de trajets de ce type sont en hausse en 2023. En 1974, la hausse du prix de l'essence justifiait les premières expériences de « car pool », l'ancêtre du covoiturage.

Par Cyrille Beyer - Publié le 30.09.2020 - Mis à jour le 21.07.2023
Les migrations quotidiennes - 1974 - 03:35 - vidéo
 

L'ACTU.

Depuis le 1er janvier 2023, une prime de 100 euros est versée aux conducteurs nouvellement inscrits sur des plateformes de covoiturage. Face à l'inflation et à l'augmentation du prix des carburants, c'était l'une des solutions faciles à mettre en place. L'objectif de cette mesure était de passer à 3 millions de trajets quotidiens d'ici à cinq ans. Selon des chiffres publiés par le gouvernement le 13 juillet, 130.000 nouveaux conducteurs ont d'ores et déjà réalisé des trajets sur les plateformes, doublant ainsi le nombre de trajets par rapport à début 2022.

L'ARCHIVE.

L'archive présentée en tête d'article souligne la corrélation entre hausse du prix du carburant et développement du covoiturage. Rappelons que ce reportage du journal télévisé date du 5 janvier 1974, en pleine crise mondiale du prix de l'énergie. À peine trois mois plus tôt, les 16 et 17 octobre 1973, en pleine guerre du Kippour, les pays arabes membres de l'OPEP ont décidé d’augmenter unilatéralement de 70 % le prix du baril de brut et de réduire mensuellement de 5 % la production pétrolière jusqu'à l'évacuation des territoires occupés et la reconnaissance des droits des Palestiniens. S'ensuit une envolée des prix pour les pays consommateurs : entre octobre 1973 et janvier 1974, le prix du baril de brut est multiplié par quatre, passant de 2,3 $ à 11,6 $.

Bilan positif

En quelques mois, l'essence (relativement) bon marché devient un fardeau pour l'économie des pays industrialisés. C'est dans ce contexte d'inflation forte que le reportage de l'ORTF s'intéresse à une expérience alors présentée comme originale et novatrice. Cette pratique, alors appelée « car pool », vient des États-Unis. La caméra suit trois amis « habitant la même banlieue : chaque matin l'un des trois prend sa voiture pour emmener les deux autres ; ils travaillent dans la même entreprise ». Bilan très avantageux pour eux : « économie d'essence, d'usure de leur véhicule et amitié ». Certes, le système a aussi quelques inconvénients, comme la possibilité de « retards » ou d'« absences pour maladie » ou encore le fait de devoir « partir dans la journée ».

Mais finalement, la pratique est jugée globalement positive par le conducteur, un avis renforcé par le commentaire du journaliste qui insiste sur la nocivité de l'automobile en termes de pollution : « L'auto pollue. C'est un moyen de transport urbain inefficace, dangereux pour le corps et pour l'esprit ». Et de se mettre à rêver à la généralisation de ce « système, avec moins de pollution, moins d'encombrement ».

Il faudra encore de nombreuses décennies pour que le covoiturage commence à s'imposer dans le débat public et dans la réalité des pratiques automobiles. La France, même si elle reste à la traîne par rapport aux États-Unis, est le pays d'origine de Blablacar, société fondée en 2004 et leader mondial du covoiturage.

Pour les créateurs de contenus

Les équipes de mediaclip, une offre de l'INA pour les pros, ont sélectionné cette archive : 1979 : le gouvernement préconise une conduite douce pour réduire la consommation

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