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La fin de vie, un sujet qui depuis toujours met mal à l'aise la classe politique

La fin de vie, un sujet qui depuis toujours met mal à l'aise la classe politique

C’est depuis plus de 50 ans l’un des dossiers les plus sensibles auxquels les gouvernements doivent faire face. Faut-il légaliser l’euthanasie ? Un projet de loi du gouvernement devrait être présenté en avril. La France est en retard par rapport à ses voisins européens.

Par Géraldine Cornet Lavau - Publié le 05.10.2023 - Mis à jour le 11.03.2024
 

« À ce moment de notre édition, nous allons aborder un sujet difficile parce qu’il bouscule l’ordre moral : l’euthanasie » ; « Un dossier sensible, celui de la fin de vie » ; « C'est un tabou qui est train de tomber : celui du droit à mourir ». Tabou, sensible, depuis 40 ans, la télévision prend des pincettes pour parler de la fin de vie. Et cet embarras se retrouve aussi du côté des politiques. Pourtant, un homme a bousculé les lignes. Henri Caillavet est le premier homme politique à avoir voulu légiférer sur la fin de vie, c’était en 1978.

Une proposition de loi inconcevable pour l'époque : « Cette proposition de loi tend pour une personne incurable à pouvoir refuser l’acharnement thérapeutique, c'est-à-dire vivre pleinement sa mort. » La proposition de loi est refusée en 1980.

Pourtant, le débat continue dans la société. La loi Kouchner de 2002 est une première avancée. Elle assure au malade une mort dans la dignité. Mais ne va pas plus loin.

La loi Léonetti en 2005

Finalement, après des années de débats, la première loi en France sur la fin de vie interdit de faire mourir, mais légalise le fait de laisser mourir. C’est toute la nuance de la loi Léonetti votée en 2005 : « Cette loi encadre bien la possibilité de traiter les gens pour les sauver, mais pas au-delà obstination déraisonnable quand il n’y a plus rien à faire, quand on est plus que dans artificiel ou dans la survie. »

Nouvelle évolution en août 2016, en plus de la fin de l’acharnement thérapeutique, la sédation profonde et continue pour les personnes en fin de vie est autorisée. Mais cette loi ne satisfait pas les Français qui réclament le droit de pouvoir mourir quand ils le souhaitent. Ils sont donc forcés de partir à l’étranger. C’était le cas d’Anne Bert atteinte de la maladie de Charcot en 2017 : « Je suis obligée de fuir à l’étranger pour pouvoir finir ma vie ce n’est pas à la Belgique et à la Suisse de s'occuper de la fin de vie des Français. » Difficile d’avoir le nombre précis de Français qui font ce choix. En revanche, une donnée est connue, le prix à payer : en moyenne 12 000 euros pour mourir en Suisse.

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