« Aujourd’hui, les agriculteurs, ils n'en peuvent plus. Ça fait des années qu’ils expriment leur ras-le-bol, des années qu’on bataille, qu’on explique les choses et on n'est pas entendus. » Ils en ont marre, et ça fait des décennies que ça dure. Un ras-le-bol des agriculteurs régulièrement illustré par des actions coup de poing.
Depuis les années 1950, la télé s’en fait l’écho. Comme en 1953, année de crise viticole. Et, une première : l’apparition des barrages routiers. Depuis, chaque année, ou presque, les mêmes revendications : baisse des revenus, mauvaises conditions de travail, endettement, et plus globalement un manque de considération. Résultat : des routes bloquées, des opérations escargots, du purin déversé dans les rues.
Des actions extrêmes
Et pour se faire entendre, quoi de plus symbolique que de s’attaquer à l’État ? 1974, les agriculteurs se mobilisent contre la baisse de leurs revenus. À Tulle, la préfecture est prise d’assaut. Des préfectures dégradées et une ministre de l’Agriculture chahutée, comme en 1982. Alors que le secteur du lait est en crise, Édith Cresson visite une ferme près de Caen. Des agriculteurs tentent de la retenir. Résultat, la ministre est exfiltrée.
Des actions illégales, et parfois extrêmes. 2014, partout en France, les agriculteurs dénoncent des normes environnementales jugées trop contraignantes. Et organisent à Nantes, un lâcher de ragondins devant la préfecture. Ces derniers jours, partout en France, les agriculteurs ont multiplié les actions coups de poing. Autour de Paris, des axes routiers ont été coupés. Dans les Vosges, une usine Lactalis a été prise pour cible. Et dans plusieurs villes, des supermarchés ont été occupés.
