IVG, des difficultés d'accès depuis 1975
En mars 1975, trois mois après l'adoption de la loi Veil qui légalisait l'avortement, des femmes racontaient déjà leur difficulté d'accès à l'IVG à la télévision. Un droit que certains médecins leur refusaient. Comme le docteur Lelièvre, cheffe du service de gynécologie du centre hospitalier de Melun : " Des femmes isolées étaient venues sur rendez-vous se faire examiner et demander un avortement. (...) Non, je ne les aurais pas avortés, car il est écrit dans la loi de Dieu, "Tu ne tueras point". " Ces jugements religieux et moraux sur l'avortement vont perdurer en France. Conséquence : pendant longtemps l'accès à l'avortement va être restreint dans certains hôpitaux et les centres d'IVG vont aussi mettre du temps à se développer. Dans les années 1990, en plus du manque de structures, des femmes devaient aussi faire face à des commandos anti-IVG. Face à la multiplication de ces actions, une loi instaurait le délit d'entrave à l'avortement en 1993. Mais dans les années 2000, les difficultés d'accès à l'IVG persistaient et certaines femmes étaient toujours culpabilisées. " J'ai un autre médecin qui est entré dans la salle, il m'a dit deux solutions, soit vous le gardez, vous prenez sur vous, soit vous le mettez à l'adoption à la naissance. " Depuis, les structures manquent toujours, comme le racontait le docteur Marie-Laure Brival, cheffe de service du centre d'orthogénie aux Lilas, en 2008 : " Beaucoup de structures privées ont fermé par insuffisance d'activité ou manque de rentabilité. Et d'autres tout en continuant à fonctionner ont arrêté l'activité IVG parce que cette activité n'est pas du tout rentable. " Des médecins refusent toujours de pratiquer des avortements au nom de la clause de conscience. D'après le planning familial 130 centres d'IVG ont fermé leurs portes ces 15 dernières années.
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