L'ACTU.
Seulement 25% des lignes de métro sont accessibles aux handicapés dans la capitale française. Pour compléter l'offre et permettre accessibilité aux sites pendant les Jeux paralympiques, cent minibus seront affrétés pour emmener « au plus près des Jeux » les personnes en situation de handicap et leur accompagnant. Le lundi 26 août, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse appelé pour un vaste projet visant à rendre accessibles les « treize lignes historiques » du métro parisien, « le point noir de l'accessibilité pendant la compétition ». La durée des travaux est estimée à vingt ans et le coût chiffré entre 15 et 20 milliards d'euros. En attendant, monter dans un métro, descendre un escalier, reste et restera toujours aussi éprouvante pour les usagers souffrant d'un handicap physique. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir lancé l’alerte depuis des décennies comme le montre le montage disponible en tête d'article.
LES ARCHIVES.
En 1975, cet homme poussait un coup de gueule. « Tu regardes un bus et un métro, tout de suite, un handicapé, ce n'est pas la peine quoi. Je ne vois pas où tu le mets. Le métro, il y a des escaliers. Le bus, je ne vois pas où tu mets un fauteuil et où tu rentres dans le bus. »
Des handicapés totalement laissés pour compte. Alors, face à l’inaction des pouvoirs publics, ils manifestaient à Paris en 1982. Malgré cette colère, aucune amélioration en vue. Les transports sont toujours autant inaccessibles.
En 1994, pour Daniel, prendre le bus, le métro ou le RER : c’est le parcours du combattant. « Je suis obligé d’avoir une tierce personne qui est là pour me porter, me mettre dans le train, me redescendre, me remettre dans le fauteuil. »
L'espoir d'une amélioration
Il faut attendre la fin des années 1990 pour que les choses bougent un peu. En 1998, le métro 14 et deux lignes de bus sont entièrement adaptés aux personnes handicapées. Insuffisant selon Philippe qui témoignait à la télévision. « Aujourd’hui, les personnes handicapées et notamment en fauteuil roulant, sont discriminées. Elles ne peuvent pas se déplacer comme n’importe quel citoyen de ce pays. C’est inadmissible. »
Sept ans plus tard, nouvelle avancée avec l’adoption de la loi Handicap. Elle prévoit de rendre tous les transports publics accessibles aux handicapés d'ici à 2015. Mais réaménager le métro ou le RER, c’est très complexe et coûteux selon la RATP. Aussi, en 2017, 12 ans après l’adoption de la loi handicap, toujours aucune amélioration pour le métro parisien. Les personnes handicapées sont encore mises de côté.
Aujourd'hui, 100% des bus sont accessibles, les gares du RER A et B, les lignes de tramway et de bus sont adaptés. Mais seuls 3 % des stations de métro sont praticables pour les personnes en fauteuil roulant.