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Dans les coulisses du salon de l'agriculture avec Louis le Savoyard et ses amis

Dans les coulisses du salon de l'agriculture avec Louis le Savoyard et ses amis

C'est au milieu des vaches de race «abondance» que Pierre Bonte avait rencontré en 1984 un Savoyard rustique pour une réjouissante visite nocturne du salon de l'agriculture.

Par Florence Dartois - Publié le 28.02.2024
Le Gaulois au salon - 1984 - 00:00 - vidéo
 

« Monsieur Louis, venez près de moi. Ça fait combien de temps que vous venez au salon agricole ? » Le 8 mars 1984, Pierre Bonte réalisait le rêve de nombreux amoureux du salon de l'agriculture : rester après la fermeture des portes pour lever le voile sur la vie nocturne - et secrète - des bêtes et de leurs éleveurs. Ce reportage enjoué et bien arrosé a été diffusé dans le cadre du magazine de TF1, « Le rendez-vous d'Annik », présenté par Annik Beauchamps.

L'archive disponible en tête d'article débute juste avant le départ des visiteurs. Le journaliste habitué des terroirs s'est glissé dans le stand des vaches « abondance », connues pour être d'excellentes laitières. C'est là que s'active un vieil homme à la moustache digne d'Astérix, prénommé Louis. Veste de toile bleue et chapeau de feutre noir sur la tête, Louis nettoie les boxes des vaches, change la paille... Tout en travaillant avec énergie, « monsieur Louis » décrit son rôle avec son bel accent savoyard que Pierre Bonte a pris la précaution de faire sous-titrer : « J'enlève les bouses et après, je fais la tournée des grands ducs », plaisante-t-il avec une joie non dissimulée. Il raconte venir pour « faire plaisir aux amis », mais à le regarder si joyeux, on le soupçonne d'y prendre beaucoup de plaisir. Sa montagne ne lui manque pas, car lui qui a tellement « rouler sa bosse », n'est pas effrayé par Paris. Il avoue même aimer y « faire un tour » et « discuter avec les gens ».

Ce bon vivant, au regard rieur d'un bleu azur, ne compte pas se coucher de si tôt. Il entraîne Pierre Bonte dans la zone réservée aux éleveurs de bétails, près de leurs bêtes. Dans un espace dédié où s'entassent plusieurs lits et une gazinière, s'étend une longue table. Ce soir-là, Louis le Savoyard partage une fondue savoyarde (évidemment) « filante à souhait » dans une ambiance réchauffée à l'eau-de-vie.

Promiscuité, convivialité et petits secrets

Avant de rejoindre l'espiègle Louis, Pierre Bonte s'entretient des conditions de vie des hommes et des bêtes pendant cette parenthèse parisienne. Un éleveur, tout aussi badin que le vieillard, certifie que les éleveurs et leurs bêtes s’accommodent de la situation et s'accordent. Il confie ensuite à un Pierre Bonte, très surpris, les remèdes plutôt insolites que l'on donne aux vaches lorsqu'elles se sentent mal : « le café, l'alcool (eau-de-vie), le vin, le sucre, l'aspirine... toujours ! ». Que ce soit pour faire baisser la température, contrer l'absence de rumination ou la constipation, ce cocktail serait efficace !

La soirée est particulière, car Louis fête ses 80 ans. D'excellente humeur, l'octogénaire plaisante sur sa belle moustache dont la taille varie en fonction des saisons. Quant au salon, il représente pour lui des vacances gratuites, avec un hôtel pas cher, « sur le plancher des vaches ». En effet, c'est dans le foin et tout habillé que Louis préfère dormir, près des vaches : « J'ai chaud là-dedans. On n'a pas froid. Tranquille ! »

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