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Racisme et xénophobie au FN : les précédents

Racisme et xénophobie au FN : les précédents

Jeudi 3 novembre, le député du Rassemblement national Grégoire de Fournas a interrompu le député LFI Carlos Martens Bilongo par les injures suivantes : «Qu'il retourne en Afrique». Malgré une communication contrôlée et une dédiabolisation du parti menée par Marine Le Pen, les propos racistes ou xénophobes de ses représentants ne sont pas toujours contenus.

Par Romane Sauvage - Publié le 04.11.2022

L'ACTU.

Jeudi 3 novembre, le député du Rassemblement national Grégoire de Fournas a interrompu par des propos jugés racistes l'élu LFI noir Carlos Martens Bilongo qui s'exprimait à propos de centaines de migrants bloqués en mer après avoir été secourus en Méditerranée. « Qu'il retourne en Afrique » a-t-il lancé, provoquant une suspension de séance à l'Assemblée nationale. Le député a été exclu pour 15 jours de l'Assemblée nationale. Grégoire de Fournas est le deuxième député exclu temporairement du Palais Bourbon depuis l'instauration de la Ve République en 1958. Le premier avait été l'élu apparenté PCF Maxime Gremetz en mars 2011, pour une altercation.

LES ARCHIVES.

Malgré une communication contrôlée et une dédiabolisation du Rassemblement national (ex-Front national) menée par Marine Le Pen, le parti d'extrême droite n'évite pas toujours les propos racistes ou xénophobes de ses représentants. À commencer par ceux de Jean-Marie Le Pen. En 1996, il annonçait :« Je crois à l’inégalité des races, oui bien sûr, c’est évident toute l’histoire le démontre, elles n’ont pas la même capacité, pas le même niveau d’évolution historique. »

Et quand, quelques années plus tôt, un journaliste demandait à l'homme politique de la clarté, « je vous soupçonne de racisme. Je voudrais que vous disiez aujourd’hui aux Français que vous n’êtes pas raciste », Jean-Marie Le Pen finissait par s'emporter, sous couvert d'« humour gaulois » et provoquant le rire de Marine Le Pen installée dans le public : « À vos yeux, tant que je ne serai pas peint en noir, je ne serai pas antiraciste. »

Une expression politique acerbe qui fait des émules parmi les membres du parti. Comme en 2013, où une candidate aux législatives postait un montage raciste visant Christiane Taubira et affirmait : « C’est une sauvage, voilà, à la limite je préfère la voir dans un arbre après les branches que de la voir comme ça au gouvernement, franchement. » Ou encore ce candidat qui en 2015, postait sur Facebook « une photo d’un bateau rempli de migrants venus d’Afrique et cette légende “peut être suffirait-il de couler un ou deux de ces bateaux poubelles en mouillant quelques mines bien placées". »

En 1984, un journaliste interrogeait Jean-Marie Le Pen sur la responsabilité des cadres du parti. « Quand il y a des réactions de racisme comme elles existent (...) vous ne vous sentez jamais, à cause des propos que vous tenez, que tiennent vos lieutenants, ou des propos de vos militants, une part de responsabilité ? » Question à laquelle l'ancien président du Front national répondait avec assurance : « Jamais ! »

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