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1970 : aux États-Unis, la première pride commémorait les émeutes de Stonewall

1970 : aux États-Unis, la première pride commémorait les émeutes de Stonewall

Samedi 29 juin, à la veille du premier tour des législatives où le Rassemblement national pourrait l'emporter, la marche des fiertés de Paris devrait accueillir plusieurs dizaines de milliers de personnes. Un événement festif, mais aussi politique puisqu'il s'agira d'affirmer son existence et ses droits. Retour en archives sur les origines de ces marches, dans les années 1970.  

Par la rédaction de l'INA - Publié le 27.06.2024
Manifestation d'homosexuels aux Etats-Unis - 1970 - 02:04 - vidéo
 

L'ACTU.

Tous les ans, le mois de juin est celui des fiertés LGBT+. Partout en France, des marches mettent en avant les personnes LGBT+, leurs combats et leurs actions. Le samedi 29 juin, à la veille d'élections législatives, aura lieu la marche des fiertés de Paris. Cette année, le mot d'ordre est la lutte contre la transphobie.

Les marches des fiertés, aussi appelées prides, trouvent leur origine dans les émeutes de Stonewall en 1969 et la première marche organisée en juin 1970 pour commémorer ces événements. Le 29 juin 1970, le JT nocturne de l'ORTF rapportait cet événement historique.

L'ACTUALITÉ.

« Gay pride ! Gay liberation ! » Dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, à New York (États-Unis), l'un des très rares bars gays de la ville faisait l'objet d'une descente de police. Cet établissement, le Stonewall Inn, situé dans le quartier de Greenwich Village, était connu pour accueillir des personnes homosexuelles, lesbiennes et transgenres.

À l'époque, la loi interdisait la vente d’alcool aux personnes affichant leur homosexualité. Les descentes de police étaient donc courantes. Sauf que cette nuit du 28 juin 1969, face à une énième intervention policière, les clients ripostèrent. Rapidement rejoints par d'autres membres de la communauté LGBT+, des rébellions spontanées se poursuivirent sur plusieurs jours. 13 personnes furent arrêtées.

Commémorer Stonewall

Cet événement permit l'organisation de groupe de défense des droits LGBT+ et dès l'année suivante d'une marche pour commémorer les émeutes : c'était la première « pride ».

Les archives francophones de la révolte de Stonewall sont rares, voire absentes. Néanmoins, en juin 1970, la télévision française diffusait un reportage sur la marche organisée pour son premier anniversaire. Comme on le voit dans l'archive en tête d'article, un cortège de quelques milliers de personnes avait alors remonté la 6e avenue new-yorkaise.

Sortie des très rares et confidentiels clubs gays, la communauté LGBT+ américaine défilait enfin en plein jour pour affirmer leur existence et leurs droits. Sous les yeux de « passants un peu interloqués » commentait-on à la télévision française. Cette marche, disait-on, aurait fait « scandale » ailleurs en Amérique. « Dans la plupart des villes américaines, les homosexuels* sont l'objet de la suspicion populaire, ils sont écartés de beaucoup d'emplois et ne peuvent en principe prétendre à aucune carrière politique. C'est justement ce contre le mouvement de libération des homosexuels entend protester. »

Interrogés par France Culture en 2019, les pionniers de la lutte LGBT+ aux États-Unis, Fred Sargeant et Flavia Rando se souvenaient d'un événement « phénoménal » mais extrêmement rapide. « Nous avons dû marcher sur la moitié de l’avenue, sur l’autre il y avait les voitures qui roulaient très vite. N’importe laquelle de ces voitures aurait pu faire un écart et tuer quelqu'un. Nous étions effrayés, c’est pour ça que nous courions ! Quand Fred disait que c’était une course, il y avait à la fois l’énergie de l’excitation et celle de la peur. » Une première marche qui en inspira beaucoup d'autres, jusqu'à aujourd'hui.

« Stonewall », comme les événements de cette fin juin 1969, sont couramment nommés comme un tournant majeur dans les luttes LGBT+.

*À cette époque, le terme «homosexuel» était utilisé pour désigner la diversité sexuelle et de genre. Ce terme peut donc être réducteur, comme dans le cas de Stonewall. Outre la communauté gay, plusieurs femmes transgenres comme Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera sont des figures emblématiques de ces événements.

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