À Digne-les-Bains, dans le sud, elle se dépose devant la préfecture de la ville. À Paris, elle brûle au milieu des cortèges, fait office de barricade. La poubelle : depuis des décennies, elle se retrouve souvent au cœur des manifs. C’est avant tout du mobilier urbain. Mais aussi un symbole de la colère des contestataires.
La poubelle a plus d’un tour dans son sac, il y a la poubelle-bélier pour forcer des portes. La poubelle-bouclier, comme sur ces images de mai 1968. Mais c’est surtout un bon combustible, à portée de main et qui se trouve en quantité. Exemple en 1998, lors de la venue à Toulouse de Jean-Marie Le Pen, leader du Front National. La journaliste décrivait les images de manifestations : « Poubelles en feu, charges, courses-poursuites, les incidents ont duré trois heures. »
Des poubelles en feu aussi en 2003. C’était à Paris, déjà contre la réforme des retraites, comme on le voit sur les images du montage en tête d'article. Ou en 2018, à Nantes, devant ce lycée, pour protester contre des réformes dans l’Éducation nationale. « Ambiance surchauffée. Mais sans incidents », concluait le journaliste.
Et ce n’est pas tout. La poubelle. C’est aussi une protection. Comme en 2006, à Rennes, lors des manifs anti-CPE. Pour finir, dernier usage : elle se jette. Partout. Enfin, surtout devant des lieux symboliques pour les manifestants. Direction Marseille en 2010 : « C’est à la chambre de commerce que les enseignants s’en sont pris, à nouveau à grands coups de poubelles. » Et c’était encore une fois contre la réforme des retraites.