Rares sont ceux qui parlent des médias avec autant d’allant et d’expertise que Pierre Lescure. Son parcours, sur lequel il revient dans «adn», l'émission de l'INA, s’inscrit dans le développement et la création d'aventures parmi les plus grandes de la télévision et du cinéma français. Pour nous, il navigue avec gourmandise entre les archives de Federico Fellini, Catherine Deneuve, ou encore Jacques Audiard pour raconter la raison d’être du septième art, donner sa définition de "la star" ou combattre l’idée d’entre soi qui colle au Festival de Cannes qu’il a présidé de 2014 à 2022.
Il raconte aussi comment il a inventé la télévision payante en devenant le chef d’orchestre Canal +, le vent de modernité et de liberté qui flottait à l’époque sur la chaîne, et analyse sa transformation sous l’ère Bolloré. L’ancien président de Vivendi Universal déplore qu’aujourd’hui les patrons de médias ne soient plus des créateurs de contenus mais des gestionnaires d’entreprises qui ont fait des grandes écoles. Et assure qu’il n’aurait pas pu embaucher le Cyril Hanouna qui anime actuellement plusieurs émissions sur C8.
À travers les archives de son parcours, ce sont ses passions qu’il raconte également en creux. Sa passion pour la musique, qui l'a amené à créer l’émission «Les enfants du rock» ; pour les pin-ups et le magazine Playboy, dont il loue la qualité des enquêtes et des interviews même s’il critique l’instrumentalisation du corps des femmes ; pour les objets design, dont il a dû vendre sa collection pour éponger ses dettes. Et pour toutes les femmes et les hommes, jeunes et moins jeunes, qui partagent ses intérêts, éveillent sa curiosité et lui ouvrent de nouveaux horizons.