Aller au contenu principal
Delphine Horvilleur : «Dans la vie, on a tous un enseignement à apporter au monde» 

Delphine Horvilleur : «Dans la vie, on a tous un enseignement à apporter au monde» 

Dans «adn», l’émission de l’INA, Delphine Horvilleur revient sur ses nombreuses vies avant de devenir une des premières femmes rabbin. Face aux archives, elle évoque son enseignement d’ouverture et de tolérance, la situation en Israël, l’instrumentalisation du corps des femmes ou encore l’antisémitisme.  

Par Hugo Domenach - Publié le 25.05.2023
 

Avant de devenir une des premières femmes rabbin de France, Delphine Horvilleur a eu plusieurs vies : étudiante en médecine, mannequin, journaliste, directrice de revue… Face aux archives, elle raconte que ces étapes, en apparence différentes les unes des autres, ont un fil conducteur qui les rassemble : « la question de la transmission ». Spectatrice de son installation émouvante à la Synagogue de Beaugrenelle dans le XVe arrondissement de Paris où elle officie toujours, elle exprime la conviction que chaque rabbin et chaque personne en général porte en lui « un enseignement à apporter au monde ». Le sien consiste en la « pluralité des langages » : « les voix d’ouvertures et de tolérance » qu’elle oppose à l’unicité du message des fondamentalistes.

Face aux archives de Simone Veil et Marceline Loridan, Delphine Horvilleur, dont les grands-parents maternels ont survécu aux camps de concentration, évoque la difficile question de la parole face à la Shoah. La difficulté de témoigner en public ou en privé pour les rescapés, ainsi que la difficulté pour l’opinion de s’ouvrir à des témoignages aussi terribles. La rabbin considère que ces deux visages de la prise de parole de ce moment d’histoire cohabitent, voir combattent en elle et en chaque femme. « Simone Veil incarne le sens du devoir, d’être à la hauteur, de transmettre, avec sérieux », tandis que « Marceline, c’est ce féminin passionné qui aspire à la liberté et à l’amour », analyse-t-elle.

Par la suite, elle réagit à la célèbre et polémique archive de de Gaulle qui décrit les juifs comme un « peuple d’élite, sûr de lui et dominateur » lors d’une conférence de presse donnée à l’Élysée à l’occasion de la « guerre des six jours » : « Parfois des résidus antisémites sont parlés par des gens qui ne sont pas du tout antisémites », regrette-t-elle ; elle s’émeut également devant un reportage sur l’assassinat d’Yitzhak Rabin qu’elle était allée voir discourir sur la place des Rois d’Israël, quelques heures avant le drame, le 4 novembre 1995. « Une idéologie qui nourrissait les assassins de Rabin a gagné une bataille », déplore-t-elle, faisant allusion à la présence de l’extrême droite au pouvoir en Israël. L’émission termine sur une note plus légère : un congrès sur l’humour juif qui a lieu en Israël. L’occasion pour elle d’en donner sa propre définition.

S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.