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Madeleine Riffaud : "Paul Eluard m'a mise dans la bonne direction"

Madeleine Riffaud : "Paul Eluard m'a mise dans la bonne direction"

La vie de Résistante de Madeleine Riffaud, 96 ans, est à l'honneur d'une BD dont le premier tome, « la Rose dégoupillée », sort ce vendredi 20 août. Entrée en Résistance à 17 ans, c'est ensuite avec le journalisme, sur un conseil de Paul Eluard, qu'elle continuera son combat pour la liberté.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 20.08.2021 - Mis à jour le 20.08.2021
 
La vie de Résistante de Madeleine Riffaud, 96 ans, est à l'honneur d'une bande dessinée dont le premier tome, « la Rose dégoupillée », sort ce vendredi 20 août. Entrée en Résistance à 17 ans, c'est ensuite avec le journalisme, sur un conseil de Paul Eluard, qu'elle continuera son combat pour la liberté.

A bientôt 97 ans, Madeleine Riffaud se souvient comme si c'était hier de sa participation pour la Libération de la France, à partir de mars 1944, alors qu'elle n'a que 17 ans. Un combat pour la dignité, après avoir été humilié par des soldats allemands quelques années auparavant, qu'elle raconte dans la bande dessinée « la Rose dégoupillée », dont le premier tome sort ce vendredi 20 août. 

Le 4 juin 1971, Madeleine Riffaud était à l'honneur de l'émission "Aujourd'hui Madame", et revenait sur les causes de son destin si particulier. Arrêtée en juillet 1944 par la Gestapo pour avoir abattu en plein jour sur le pont de Solférino de deux balles dans la tête un officier allemand, Madeleine Riffaud est torturée, emprisonnée, promise à la déportation à laquelle elle parvient à échapper en s'évadant d'un train, puis échappe de peu à la mort par fusillade en étant échangée au dernier moment, pour être finalement libérée le 19 août. 

Cette expérience de la torture la marque profondément : « Je ne pouvais plus vivre de la même façon qu’avant. Quand un jeune arbre est coupé, ou reçoit un choc, il se met à pousser dans un autre sens, il est un peu tordu. Peut-être que moi aussi je suis tordue, en tout cas, quand je suis sortie de la Résistance, je savais que je ne pourrais pas mener une vie toute bête, sans m’engager, car sinon je n’aurais pas eu la paix, la seule qui compte, c’est-à-dire la paix intérieure. »

Le retour à la vie civile est difficile. C'est une rencontre fortuite avec Paul Eluard, le 11 novembre 1945, qui lui permet de s'engager à nouveau, différemment, dans une direction qui corresponde à ses aspirations pour la liberté et la justice. Eluard, le seul qui s'intéressa à son cas par ce jour de grand froid, comprit la détresse physique et psychologique de la jeune femme et lui proposa son aide, décelant chez elle un talent de journaliste. L'auteur de "Capitale de la douleur" lui donna le contact d'Aragon, alors directeur du journal communiste "Ce soir" : « Il m’a reprise en main, sans lui j’aurais peut-être été perdue, c’est le hasard ». 

Il s'ensuivra une carrière de journaliste et de reporter de guerre qui la verra défendre notamment la cause du Nord Vietnam, mais seulement après une période de rémission : « Je ne suis pas passée brutalement de la Résistance à mon métier de correspondante de guerre, d’abord parce que je ne connaissais pas mon métier, il a fallu que je l’apprenne, et c’était encore très confus dans ma tête. Je me suis mariée, j’ai eu une petite fille, je suis tombée très malade aussi à cause de la prison. »

Parallèlement à son métier de journaliste, Madeleine Riffaud a écrit des poèmes, des essais et des contes pour enfants. 


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