En 1994, François Bayrou, alors ministre de l’Éducation Nationale diffusait une circulaire interdisant le port de symboles ostentatoires au sein des établissements scolaires. La circulaire vise le foulard islamique, sans jamais le nommer. La polémique avait commencé dès 1989 avec l’affaire des collégiennes de Creil.
À l’époque, Lionel Jospin, ministre de l’Éducation nationale, déclare que le port du voile est compatible avec la laïcité dans un établissement scolaire public.
Cinq ans après, nouveau ministre de l’Éducation nationale et, donc, nouvelle position sur la question. Durant l’année scolaire 1994-1995, après l’application de la circulaire Bayrou, 3 000 signes ostentatoires ont été recensés au sein des établissements scolaires, pour 140 exclusions. Dix ans plus tard, 639 cas sont recensés, pour 48 exclusions.
Une nouvelle loi en 2004
En 2004 justement, une loi vient renforcer la circulaire. Députés de gauche comme de droite parlent de « front républicain pour la laïcité ». Mais les polémiques sur le voile ne s’arrêteront pas là.
Depuis 1989, des lois, des circulaires ont tenté d’encadrer le port du voile, dans et en dehors de l’école. Battage médiatique ? Changement de mentalité ? En 1989, 75% des Français se disaient opposés au port du voile dans les établissements scolaires, ce taux monte à 89% en 2012. Et si seulement 31% d’entre eux se déclaraient contre le port du voile dans la rue, en 2012, ils sont 63%. Deux fois plus.
