Les 180 participants à la convention citoyenne sur la fin de vie se sont prononcés majoritairement en faveur d'une évolution de la loi pour une «aide active à mourir», dimanche 19 février. A l'issue de près de trois mois de débats, 84% des citoyens ont estimé que le «cadre d'accompagnement de la fin de vie» ne répondait pas «aux différentes situations rencontrées», lors d'un vote sur «les orientations de réponse à la question de la Première ministre» Elisabeth Borne. À la question : «l'accès à l'aide active à mourir doit-il être ouvert?», 75% ont voté «oui», 19% ont voté «non», selon les résultats du scrutin retransmis en direct depuis le Cese. Concernant les modalités d'accès à cette aide à mourir, 72% se sont prononcés en faveur d'un suicide assisté, 66% en faveur d'une euthanasie.
En France, la fin de vie est en débat depuis 1978, année d’une proposition de loi.
Cette année-là, en février, dans le magazine « L'Homme en question », le professeur Léon Schwartzenberg, cancérologue célèbre, donnait sa position sur cette question déjà débattue. « L'euthanasie, tout le monde en parle, c’est un mot horrible, il n’y a pas de bonne mort », avouait-il, tout en explicitant les conditions dans lesquelles elle pourrait intervenir, notamment pour soulager les souffrances en fin de vie.
Estimant les drogues utilisées alors pour soulager « inefficaces », il ne voyait pas d'objection à « donner la recette pour soulager vraiment », à condition que la demande émane du malade lui-même. Cette prise de position, il l'assumait, reconnaissant son côté provocateur : « c’est vrai, je suis provocateur contre ceux qui laissent de côté des malades en promenant une existence, qui demeure la leur, pendant que des malades agonisent sur leur lit d’hôpital. »