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Le long chemin de la reconnaissance de l'État de Palestine

Le long chemin de la reconnaissance de l'État de Palestine

L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu l'État de Palestine. Ils rejoignent donc les 142 des 193 États membres des Nations unies qui ont reconnu l'État depuis sa proclamation en novembre 1988. Récit en archives d'une lente reconnaissance internationale.

Par Romane Laignel Sauvage - Publié le 22.05.2024 - Mis à jour le 28.05.2024
Réactions dans le monde - 1988 - 00:00 - vidéo
 

L'ACTU.

Alors que la guerre a toujours cours à Gaza, la Norvège, l'Espagne et l'Irlande ont officiellement reconnu l'État de Palestine. Le nombre de pays reconnaissant la Palestine atteindra ainsi 145 sur les 193 États membres des Nations unies. La souveraineté de la Palestine avait été proclamée par Yasser Arafat, président du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en novembre 1988.

De son côté, la France soutient officiellement une solution à deux États. Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a ainsi rappelé à l'AFP que la reconnaissance d'un État palestinien « n'est pas un tabou pour la France », tout en arguant que les conditions n'étaient pour l'instant pas réunies.

La reconnaissance d'un État palestinien est l'un des principaux enjeux du conflit au Proche-Orient, dont la résolution semble encore lointaine.

LES ARCHIVES.

« Le Conseil national palestinien, au nom de dieu et du peuple palestinien proclame l'établissement de l'État de Palestine sur notre terre, avec pour capitale Jérusalem la sainte. » Le 15 novembre 1988, l'État palestinien était proclamé par Yasser Arafat, visage du nationalisme palestinien et président du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Dans les mois qui suivirent, entre 1988 et 1989, 75 pays reconnaissaient ce nouvel État.

Parmi eux, comme on l'entendait dès novembre 1988, les « capitales arabes modérées », l'Indonésie, la Malaisie ou encore la Turquie accueillaient avec enthousiasme la déclaration d'Arafat. Partout ailleurs, c'était dans un premier temps « la prudence, voire l'embarras ». L'Angleterre parlait d'une reconnaissance « prématurée », en Allemagne de l'Ouest, on espérait une position européenne commune et les États-Unis ne reconnaissaient pas « la déclaration unilatérale de l'OLP ».

Roland Dumas à l'Assemblée nationale
1988 - 00:00 - vidéo

Le ministre des Affaires étrangères français donne la position de l'État français. Pas de « difficulté de principe » mais des conditions doivent être remplies.

Dans un monde encore divisé par la Guerre froide, la carte de la reconnaissance de la Palestine prenait ainsi les contours d'un bloc non-occidental, du bloc de l'Est à la quasi-totalité des continents asiatiques et africains. D'ailleurs, dans les années 1990, après la chute de l'URSS, les anciennes républiques satellites russes et désormais indépendantes engageaient des relations diplomatiques avec la Palestine.

Une position de plus en plus occidentale

Après la guerre à Gaza en 2008 et 2009 avait lieu une deuxième vague de reconnaissance de la Palestine en grande majorité de la part de pays d'Amérique latine. Une manière, selon Cecilia Baeza dans la revue Mouvements, « pour les États latino-américains de mettre en scène leur autonomie en matière de politique étrangère, et plus largement, d’exister sur la scène internationale ».

En 2011, la Palestine enregistrait une victoire diplomatique en devenant « membre à part entière » de l’Unesco, une organisation dépendante de l'ONU. Un symbole que la France avait soutenu. Dans l'archive ci-dessous, « Soir 3 » s'interrogeait sur le chemin désormais à parcourir « vers une reconnaissance internationale ». Les Palestiniens espéraient un futur siège aux Nations unies.

En novembre de l'année suivante, la Palestine accédait au statut d'État observateur non-membre de l'ONU. « Un jour de fête pour les Palestiniens », commentait-on au JT de France 3. Une archive disponible ci-dessous. Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, parlait d'un « acte de naissance » et réitérait une volonté de vivre en paix aux côtés d’Israël.

Pour les États-Unis et Israël, ce nouveau statut ne faisait pas de la Palestine un État pour autant. Seules les négociations de paix devaient le permettre.

Néanmoins, ces nouveaux statuts apportèrent, en Europe, de nouvelles reconnaissances de la Palestine de la part de l'Islande (2011), du Vatican (2015) et de la Suède (2014). Ce dernier État représentant le premier pays de l'Union européenne à reconnaitre la Palestine, suivi, donc, 10 ans plus tard par l'Espagne et l'Irlande.

En France, en 2014, le Parti socialiste déposait une résolution pour que la France reconnaisse la Palestine. Cette résolution était votée en décembre 2014, mais n'a pas été suivie par l'exécutif.

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