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Éducation civique : l'obsession républicaine depuis 40 ans

Éducation civique : l'obsession républicaine depuis 40 ans

Le « réarmement civique » voulu par Emmanuel Macron passera notamment par un renforcement de l’enseignement moral et civique à l’école.  Une volonté politique, déjà vue ces dernières années.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 17.01.2024
 

L'ACTU.

Emmanuel Macron veut un « réarmement civique » de la jeunesse. Objectif pour le président : « faire des républicains ». Et ça passera par le renforcement de l’enseignement moral et civique à l’école. Une ambition politique que d’autres ont déjà eue avant lui… Des précédents à découvrir dans le montage d'archives présenté en tête d'article.

LES ARCHIVES.

En 1980, pour le ministre de l'Éducation nationale, Christian Beullac (1978-1981), l’enseignement civique à l’école était déjà considéré comme fondamental. À cette époque, la France était marquée par une série de crimes racistes et antisémites. Parmi eux, l’attentat de la rue Copernic. Pour le gouvernement, un rappel aux valeurs de la République s’imposait. Quatre ans plus tard, en 1984, le contexte social n’a pas changé. Le nouveau ministre de l’Éducation, Jean-Pierre Chevènement (1984-1986), misait lui aussi sur un renforcement de l’enseignement civique à l’école… avec un peu plus de fermeté : « [Au fil des années nos enfants connaîtront mieux droits et devoirs, institutions de la République]. Et il n’est pas mauvais que tous les enfants aient une idée des règles qui s'imposent dans une société civilisée.

À cette époque, les cours d’éducation civique sont enseignés en primaire uniquement. À partir de 1994, ils deviennent aussi obligatoires au collège. Une initiative portée par François Bayrou (1993-1997) qui défendait « une morale de la responsabilité ». Cette « morale de la responsabilité », Claude Allègre (1997-2000) en fera aussi son cheval de bataille. En 2000, face aux violences répétées dans plusieurs collèges et lycées, le ministre de l’Éducation avait un plan : « l'éducation civique sera désormais au bac et notée ».

Morale et politesse

Les leçons de morale à l’école, chères à Claude Allègre, étaient aussi défendues par le président Nicolas Sarkozy (président de la République de 2007 à 2012) en 2008 : « Dans le monde d'aujourd'hui l'affirmation des valeurs morales, de règles de comportement applicable à tous sont une absolue nécessité. » L’Éducation civique prévoyait notamment l'apprentissage des règles de politesse.

François Hollande les défendrait lui aussi en 2015. Au lendemain des attentats, sa ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem (2014-2017), annonçait un nouvel enseignement moral et civique du CP à la terminale : « Dans chaque école, dans chaque collège, dans chaque lycée, je veux que dès les prochaines semaines, on commence à déterminer le contenu du parcours citoyen, avec la mise en place de l’enseignement moral et civique, mais aussi des actions qui permettent de célébrer et de valoriser la République. »

Aujourd’hui, la recette pour « valoriser la République » n’a pas changé. Emmanuel Macron, lui aussi, veut faire de l’enseignement moral et civique une matière essentielle.

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