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Changement d'heure, la promesse des économies d'énergie

Changement d'heure, la promesse des économies d'énergie

La France passe à l’heure d’été. Dimanche 27 mars à 3h du matin, il sera 2h. Les Français y sont habitués depuis plus de 40 ans. Le changement d’heure, c’est la promesse des économies d'électricité. Retour dans les années 70, au moment de l'instauration de cette mesure.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 23.03.2022
 

1973. Année du premier choc pétrolier. La France, dont les centrales électriques fonctionnent principalement au fioul, n’est pas épargnée. L’heure est donc aux économies, comme l'annonce à la télévision le président Pompidou le 20 décembre 1973 : « Je fais appel à cette vertu traditionnelle, paraît-il, du peuple français, qui est l’esprit d’économie. »

Face à la pénurie de pétrole, le ministre de l'économie Valéry Giscard d’Estaing a une idée : « J’indique par exemple que nous serons conduit à fixer une heure de printemps, une heure d’été, pour mieux faire coïncider le jour et la journée.»

Pour « mieux faire coïncider le jour et la journée » il faut donc avancer son horloge d’une heure. Le 12 mars 1975, André Rossi, porte-parole du gouvernement, explique à Patrick Poivre d'Arvor l'intérêt du changement d'heure : « En avançant d’une heure, les gens se coucheront une heure plus tôt le soir pendant l’été, et de ce seul fait il y a une consommation électrique qui se réduit d’autant. »

Avec cette mesure, le gouvernement espère alors économiser 300 millions de tonnes de pétrole par an.

Mars 1976, l’heure d’été entre en vigueur. Les Français avancent leur aiguille. L’événement national inspire le journaliste Roger Gicquel, qui se fait lyrique le 26 mars sur le plateau du JT de TF1 : « Ô temps, suspends ton vol. Après l’heure, c’est plus l’heure, avant l’heure, c’est pas l’heure. Qui veut voyager loin ménage sa montre. Bien entendu tout le weekend, l’actualité sera branchée sur le cadran électrique ou non qui vous fera vivre dimanche une journée de 23h, mais qui finalement ne gagnera pas grand chose sur le temps que nous avons à vivre ni sur ce que nous faisons du temps que nous vivons. »

Et un mois plus tard, selon le gouvernement, les premières économies sont déjà visibles. Le 23 avril, Jean Syrota directeur de l’Agence pour les économies d’énergie, est en effet satisfait : « Si on examine les courbes de consommation horaire d'électricité, on constate qu’il y a une différence par rapport à ce qu’on obtenait antérieurement. Cela correspond au fait qu’on ne consomme plus d'électricité de la même façon. C'est-à-dire que l’heure de lumière naturelle qu’on a le soir remplace une heure d’éclairage artificiel et par conséquent diminue la consommation d'électricité d’autant. »

Devant une telle efficacité, la mesure est reconduite l'année suivante. Et tous les ans depuis, soit depuis 46 ans. Mais aujourd’hui, cette mesure permet-elle toujours de faire des économies ? Oui répond l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie. Le passage à l’heure d’été permet une baisse de la consommation d'électricité de 351 GWh/an, soit la consommation annuelle d’environ 70 000 foyers.

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