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Jamy Gourmaud à «adn» : «Pour faire aimer la science, il faut bien la dire»

Jamy Gourmaud à «adn» : «Pour faire aimer la science, il faut bien la dire»

Dans «adn», l’émission de l’INA, Jamy Gourmaud revient sur son émission culte, «C’est pas sorcier», mais également sur la science à la télévision. Il évoque aussi les platistes ou encore sa vie avant de devenir journaliste scientifique. 

Par Hugo Domenach - Publié le 21.06.2023
 

Jamy Gourmaud n’est pas qu’un journaliste scientifique. Au révélateur des archives, il apparaît surtout comme un passeur de savoir, un amoureux de la transmission. Dans «adn», l’émission de l’INA, il raconte comment sa passion s’est révélée lors du premier « C’est pas Sorcier ». C’était en 1994, il expliquait le son. « J’ai compris que pour expliquer des phénomènes très difficiles à comprendre, il suffit de trouver les bons mots, les bonnes images pour que d’un seul coup ils deviennent conceptualisables ». Jamy Gourmaud, qui a fait des études littéraires, regrette qu’en France, « on n’a pas su faire aimer la science ». « Pour faire aimer la science, il faut bien la dire, bien la raconter, en faire un objet de culture générale. Pour cela, il faut trouver les mots justes, prendre le temps de l’expliquer, de la mettre en scène comme on met en scène toutes les autres disciplines », explique-t-il.

Jamy Gourmaud revient également sur la manière dont la science a été racontée à la télévision depuis son arrivée dans les foyers français dans les années 1950. Ce médecin qui « toise » le présentateur dans un numéro de « l’Emission médicale », la première émission scientifique, diffusé en 1959 ; il passe au crible « Temps X », l’émission des frères Bogdanov : « Leur démarche n’était pas de faire de la pédagogie mais de nous inviter à rêver » : il s’anime surtout en voyant Michel Chevalet décrire une fixation de ski anti-fracture à l’aide d’une maquette. « Je suis persuadé que sans le vouloir, sa façon de faire s’est inscrite quelque part dans ma mémoire et a rejaillie d’une manière ou d’une autre ».

Véritable passeur de science, Jamy Gourmaud n’est pas prêt à transmettre sa passion à n’importe qui. Face à un reportage mettant en scène des « platistes », ceux qui croient que la terre est plate, il explique que tenter de les convaincre est une perte de temps : « Le temps que l’on passe à parler de ce sujet, c’est du temps que l’on ne passe pas à expliquer d’autres choses. Pendant le temps qu’on ne passe pas à expliquer le reste, la science avance et le fossé entre la science et la société se creuse ». Face à une archive du professeur Jacquard, il évoque également le rapport entre la science et la croyance. L’émission se termine sur son premier scoop : des images qu’il a tournées lui-même dans sa jeunesse et qu’il revoit pour la première fois : reportage bouleversant sur un orphelinat d’enfants roumains. L’occasion de raconter comment il est passé de journaliste reporter d’images à l’étranger à journaliste scientifique dans le camion de « C’est pas sorcier ».

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