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2018 : en Transnistrie, la nostalgie de l'URSS comme ciment identitaire

2018 : en Transnistrie, la nostalgie de l'URSS comme ciment identitaire

Alors que des explosions ont retenti fin avril en Transnistrie, un territoire séparatiste de Moldavie à majorité russophone et situé à la frontière avec l'Ukraine, nous publions un extrait d'un reportage de France 24 qui montre la prégnance dans ce territoire, en 2018, d'un sentiment identitaire soviétique.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 29.04.2022
 

Plusieurs explosions ont été entendues en Transnistrie, entre le 25 et le 27 avril, sans faire de victimes. Non attribuées, elles inquiètent fortement les autorités moldaves ainsi que la communauté internationale, alors que la guerre en Ukraine, toute proche, fait craindre un embrasement de cette région de Transnistrie à majorité russophone, qui a fait sécession de la Moldavie en 1990, dans le contexte de l'éclatement de l'URSS. A l'époque, alors qu'un mouvement général des nationalités minait de l'intérieur l'empire soviétique, aboutissant formellement à l'indépendance des républiques constitutives de l'URSS en 1991, certaines provinces à l'intérieur de ces républiques, à la population à majorité russophone, signifiaient au contraire leur attachement à l'identité soviétique.

Ce fut le cas en Moldavie. Alors que la capitale, Chisinau, et la majorité du pays, roumanophone, se préparaient à l'indépendance, et à un éventuel rattachement ultérieur à la Roumanie, la Transnistrie, séparée du reste de la Moldavie par le fleuve Dniestr, manifestait son désir de rester attachée à l'URSS. Des affrontement éclatèrent, qui culminèrent avec une guerre de plusieurs mois, en 1992. L'armée moldave affronta les sécessionnistes de Transnistrie, soutenus par la Russie. Faisant plus d'un millier de victimes, le conflit se soldait par un statu quo, au terme du cessez-le-feu du 21 juillet 1992. La Transnistrie, de son nom officiel, mais non reconnu par la communauté internationale, république moldave du Dniestr, s'organisait en autarcie, avec le seul soutien de Moscou. Coupée de la Moldavie, la région cultivait ses racines soviétiques, avec le maintien d'une partie importante de ses symboles.

En 2018, un reportage de France 24, dont nous publions un court extrait, placé en tête d'article, donnait à voir cet aspect identitaire de la Transnistrie contemporaine. Un groupe de jeunes étudiants, interprétant des chansons en russe, exprimait ainsi ce sentiment patriotique, partagé par la majorité des Transnistriens : « Nous avons l’hymne, le drapeau, les armoiries, la constitution, notre propre monnaie, les passeports aussi, nous avons tout. Nous avons les valeurs historiques qui viennent du temps de l’URSS [...] C’est l’unité de cette grande nation [russe, NDLR] très diverse. Cet héritage, c’est ça le pouvoir de notre peuple : résister à toutes les circonstances. »

Lors d'une consultation non reconnue par la communauté internationale, mais reconnue par la Communauté des États indépendants (CEI, ex-URSS), en 2006, les Transnistriens ont voté à plus de 97% pour l’indépendance de leur territoire vis-à-vis de la Moldavie, avec rattachement futur à la fédération de Russie. Car, comme l'explique le reportage de France 24, « sans la Russie, la Transnistrie aurait du mal à survivre, militairement, mais aussi économiquement, puisque Moscou contribue aux retraites ou offre quasiment le gaz. Mais malgré cette assistance, l’économie de la région est à la peine. »

Depuis l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, le 24 février, la Transnistrie, qui possède encore une garnison russe d'environ mille hommes sur son territoire, était jusqu'à présent restée calme.

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