L'ACTU.
Le président de la République Emmanuel Macron est en Guyane les 25 et 26 mars. L'occasion pour les élus locaux de l'interpeller sur l'autonomie de ce département. Dans les colonnes du Monde, Gabriel Serville, le président de la Collectivité territoriale de Guyane, dénonce un « deux poids-deux mesures » entre la Guyane et la Corse alors que mi-mars Gérald Darmanin et les élus corses ont trouvé un texte constitutionnel commun. Celui-ci prévoit « la reconnaissance d’un statut d’autonomie de la Corse au sein de la République, qui tient compte de ses intérêts propres ».
Un jeu de vases communicants entre demandes d'autonomie qui n'est pas nouveau. En 2000, en plein processus de Matignon, une délégation guyanaise était invitée en Corse pour les «Ghjurnate internaziunale di Corti», une réunion internationale d'organisations indépendantistes et autonomistes.
LES ARCHIVES.
« Le processus de Matignon, pour une résolution de la question corse a fait contagion. Dans l'hexagone, mais surtout dans les Dom-Tom ». En 2000, les Corses sont en pleine discussion sur l'évolution institutionnelle de leur île. Comme le rapportait l'archive en tête d'article, à l'occasion des annuelles Journées internationales de Corte en Corse, des représentants guyanais étaient invités. Patrice Elie Dit Cosaque, journaliste à RFO, expliquait : « Cet exemple corse fait qu'aujourd'hui en Outre-mer, on en parle beaucoup (...). C'est un exemple qu'on aimerait aujourd'hui suivre, en tout cas dans l'esprit de la négociation, de la discussion telle qu'elle a été amorcée avec les Corses. »
Jean-Victor Castor, indépendantiste guyanais, alors élu au conseil régional de la Guyane ajoutait : « La situation historique, géopolitique est certainement différente de celle de la Corse, mais par contre la démarche et le processus nous intéresse. Nous sommes allés en Nouvelle-Calédonie il y a un an de cela, les accords de Nouméa nous intéressent. (...) Nous sommes pour une étape transitoire, pour une évolution institutionnelle. Nous voulons avoir la possibilité de légiférer, c'est-à-dire de voter des lois propres à la Guyane. »
Et d’espérer un « processus à la Corse qui a fait recette ». Quelques mois plus tard, la loi du 22 janvier 2002 renforçait les pouvoirs de la collectivité territoriale, mais bien moins que l'espéraient les élus corses.