Aller au contenu principal
Le discours de François Mitterrand au «peuple corse» en juin 1983

Le discours de François Mitterrand au «peuple corse» en juin 1983

Sur place le 28 septembre 2023, Emmanuel Macron a proposé une « autonomie pour la Corse ». Une volonté de décentralisation qui avait été délaissée par les chefs d'État français depuis les mandats de François Mitterrand. Dès son élection, le président socialiste avait en effet montré son intérêt pour la Corse, avait doté l’île d'un statut particulier et s'était adressé en 1983 au « peuple corse ».

Par Romane Laignel Sauvage - Publié le 29.09.2023
 

L'ACTU.

Alors qu'il était en déplacement en Corse le 28 septembre 2023, le président Emmanuel Macron a proposé qu'une « nouvelle étape soit franchie », en réfléchissant à « une autonomie pour la Corse ». Une ouverture, entamée après l'agression mortelle en prison d'Yvan Colonna, qui renoue avec une politique de décentralisation peu empruntée par les chefs d'État français depuis François Mitterrand.

La Corse bénéficie déjà d'un statut particulier et est appelée « collectivité de Corse » au lieu du nom de « collectivité territoriale », datant de 1991.

L'ARCHIVE.

François Mitterrand est le président de la Ve République qui s'était jusque-là le plus attaché à répondre à la demande d’autonomie corse. En 1982, il dotait l'île d'un premier statut particulier qui lui conférait, entre autres, une Assemblée élue au suffrage universelle et dotée de compétences assez larges.

En déplacement en Corse en juin 1983, face à cette assemblée élue un an auparavant, le président socialiste donnait un discours historique de la part d'un chef d'État français. Dans cette archive disponible en tête d'article, François Mitterrand s'adressait au « peuple corse » tout en rappelant que le nouveau statut s'inscrivait dans le cadre des institutions de la République.

Voici l'extrait de son discours :

« Je parlerai au peuple corse pour lui dire mon attachement, la confiance que je lui fais, et le respect que je lui porte. Mais en même temps pour que mes mots ne prêtent pas à confusion.

Singularité, spécificité, solutions particulières, autonomie administrative, une certaine autonomie, tel fut le vocabulaire de mes prédécesseurs, qui tous ont reconnu qu'il convenait de poser ce problème, mais dont aucun, pour diverses raisons qui n'étaient pas toutes raisonnables, n'a pu apporter de réponse. Mon gouvernement, lui, l'a fait. Mais il n'a fait en refusant de séparer le peuple corse du peuple français et en réaffirmant l'appartenance de la Corse à la République Française, c'est clair. »

En 1991, toujours sous Mitterrand, la Corse obtenait son statut particulier actuel.

S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.