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Le procès d'Adolf Eichmann, l'artisan de l'extermination des Juifs d'Europe

Le procès d'Adolf Eichmann, l'artisan de l'extermination des Juifs d'Europe

Le 31 mai 1962, il y a 60 ans, était exécuté par pendaison, en Israël, Adolf Eichmann, dont le procès à Jérusalem avait débuté le le 11 avril 1961. Il avait été reconnu coupable de tous les chefs d'accusation portés contre lui, de crimes contre le peuple juif à crimes contre l'humanité.

Par Florence Dartois - Publié le 08.04.2011 - Mis à jour le 31.05.2022
Eichmann devant ses juges - 1961 - 03:09 - vidéo
 

C'est le 15 décembre 1961 qu'Adolf Eichmann, l'artisan de la «solution finale» et responsable de la déportation des Juifs d'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, a été condamné à mort après un procès historique de plusieurs mois.

Haut fonctionnaire allemand sous le Troisième Reich, membre du parti nazi, Adolf Eichmann a été, pendant la Seconde Guerre mondiale, responsable de la logistique de la «solution finale». A ce titre, il a organisé notamment l'identification des victimes de l'extermination raciale ainsi que leur déportation vers les camps de la mort.

Les caméras ont assisté à son procès qui avait débuté le 11 avril 1961. Eichmann a été jugé à Jérusalem pour 15 chefs d'accusation parmi lesquels : crimes contre le peuple juif, crimes contre l'humanité, crimes de guerre et participation à une organisation hostile. L'archive en tête d'article revient en images sur ce procès : « Nous sommes peut-être pourtant devant le plus énorme et le plus étrange procès de l'histoire, car sous les phrases sans reliefs des chefs d'accusation, ce sont cinq millions de Juifs qui parlent. Cinq millions de morts ».

«Qu'est-ce qu'il y a au fond de cet homme ?»

Après ce constat, le sujet décrit, à l'aide d'images d'archives, difficiles, les actes criminels commis par le bourreau nazi : il est le créateur de l'étoile jaune, des rafles, du camp français de prisonniers juifs de Drancy, du travail obligatoire. C'est l'instigateur du camp d'extermination d'Auschwitz, « le camp où l'on rentrait par la porte mais d'où l'on ressortait par la cheminée », des chambres à gaz et des fours crématoires. C'est aussi celui qui organisa la récupération des biens et restes de ses victimes (cheveux, dents en or, chaussures...). Rien n'échappait à la machine de mort nazi : « Jusqu'aux loques, jusqu'aux appareils de prothèses. Et cela, c'est peut-être au-delà de l'horreur ».

A son initiative encore, la séparation des familles, la promiscuité des camps, la mort des enfants, « à lui aussi, la honte des expériences scientifiques sur des cobayes humains... et nous ne faisons que citer les chefs d'accusation. » Devant les caméras, l'accusé semblait calme, concerné par son procès. « Le plus étrange, c'est qu'il écoute et répond », précisait le commentateur. En conclusion, il interrogeait sur le sort d'un tel personnage : « Pensez-y, qu'est-ce qu'il y a au fond de cet homme ? Que peut-on faire d'un Eichmann ? »

Au terme de son procès, Adolf Eichmann sera déclaré coupable de tous les chefs d'inculpation. Il sera condamné à mort le 15 décembre 1961. Son appel ayant rejeté, il sera pendu le 31 mai 1962 dans la prison de Ramla près de Tel Aviv.

A Jerusalem, Eichmann a payé
1962 - 00:48 - vidéo

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