Longue interview de Serge Gainsbourg par Denise Glaser

Serge GAINSBOURG se prête à un long entretien inquisiteur avec Denise GLASER. La présentatrice débute l'interview en faisant remarquer à Serge GAINSBOURG qu'il n'a pas dû beaucoup dormir la nuit précédente et Serge GAINSBOURG se traite lui-même de malade incurable dès la deuxième question ("On ne doit pas se scléroser"). A propos de ces récents succès, il déclare : "Si j'écris des chansons difficiles, on dit que je suis un intellectuel ; si j'écris des chansons faciles, on dit que je sacrifie au commercial. On ne me fiche pas la paix. On me cherche des noises". Puis, il justifie ces récentes collaborations (Eddy Mitchell, Claude François) avec des interprétes à succès par le fait qu'ils vieillissent, tout comme lui. Il acquiesse en riant quand Denise GLASER l'accuse d'avoir "retourner sa veste" ("Je m'en sors beaucoup mieux comme ça, je suis à un âge où il faut réussir ou abandonner"). Lucide, il constate que 12 chansons faites pour les autres donneront 12 succès alors que dix d'entre elles seront ignorées si elles sortent sur un de ses albums. Il évoque à la fois son goût pour le jazz moderne et son dégoût pour son côté malsain, son climat de drogue ("j'ai abandonné le jazz, le rock m'apporte aussi un climat intéressant"). Ensuite, il évoque la naissance du rock à Liverpool et considère le niveau de la chanson française comme déprimant. Au passage, Serge GAINSBOURG révèle qu'il est en train d'écrire "Anna", une comédie musicale "rock et rythm'blues". Au passage, il déclare que "la chanson n'a jamais été quelque chose d'important" et se pose "contre tout message". Sur les femmes, il se refuse à se considérer comme misogyne et estime qu'il ne pas être tendre avec son physique. Dernière question "Tout à l'heure, vous aviez la démarche de quelqu'un heureux de vivre" réponse : "Si on veut ..."