Combat de Robert Bellé contre les herbicides cancérigènes

Il a été ce que l'on appelle un lanceur d'alerte. C'est en effet dès 2002 que Robert Bellé, chercheur à la station biologique de Roscoff démontre avec son équipe que le Round up et d'autres herbicides à base de glyphosate sont potentiellement cancérigènes. Ces produits induisent même à faible dose une instabilité génétique qui peut provoquer des mutations au moment de la division cellulaire. Des résultats confirmés depuis par d'autres chercheurs à travers le monde et corroborés désormais par des études épidémiologiques que l'Organisation Mondiale de la santé vient de prendre en compte en classant les herbicides comme probables cancérigènes. 13 années durant lesquelles le Round up a continué à être utilisé dans les champs, les jardins, les bords de route, même si certains utilisateurs ont, grâce aux alertes des scientifiques, appliqué le principe de précaution. Le chercheur craint donc la multiplication des cancers dans les années à venir car cette maladie sournoise met parfois 20 à 30 ans pour se développer. Le chercheur Roscovite sait de quoi il parle, lui dont les résultats ont été discrédités, et attaqués. Alors que les demandes d'interdiction du Round up se multiplient, Robert Bellé espère que cette fois le lobby de l'agrochimie n'aura pas le dernier mot.