Vietnam parfum de France
Que reste-t-il de la "présence" française dans Hanoï aujourd'hui ? C'est à travers Monsieur SON, journaliste et professeur, qui habitait la ville à cette époque que l'on en retrouve les traces. Dans sa maison, Monsieur SON cultive de belles fleurs sur sa terrasse, en provenance des quatre coins du pays, en mémoire de Châteaubriand. Avec lui, on visite la bibliothèque d'Hanoï : dans les vieux fichiers de bois, les notices écrites en Français sont intactes. Monsieur SON aimait la littérature française et tout particulièrment Sartre, écrivain "engagé".Il pleut à Hanoï et monsieur SON se rend chez son vieil oncle, arrivé en 1925 dans la ville. Avec lui, il feuillette l'album des photos d'autrefois, tandis que les gouttes de pluie tombent sur la table. Tous deux ont fréquenté l'Université. Aujourd'hui, l'amphithéâtre de l'Université continue à accueillir les nouvelles générations d'étudiants, mais monsieur SON reste nostalgique. Les Français lui ont même appris ce que sont les Droits de l'homme. Bien sûr, avec son oncle, il a pris le maquis, mais Français et Vietnamiens se sont amusés ensemble. Hanoï renferme toujours les bâtiments de la période coloniale : le lycée Albert Sarraut, les grandes maisons bourgeoises (où ils ne furent toutefois jamais invités), le palais du Gouverneur, l'Opéra, réplique de l'Opéra de Paris, la cathédrale. La France voulait faire d'Hanoï la plus jolie cité d'Asie. Dans un atelier de l'Ecole des Beaux Arts où travaillent les étudiants d'aujourd'hui, l'un d'entre eux précise que ce sont les Français qui ont introduit l'étude du nu. Des réfugiés vietnamiens reviennent en visite au pays : dans un restaurant au bord du fleuve, monsieur SON déjeune avec l'un d'eux, venant de Paris et qui donne ses impressions sur l'atmosphère de la ville : "rien n'a changé". C'est aussi à travers les images d'une course cycliste, copie conforme du Tour de France, que l'on sent encore aujourd'hui la persistance de l'influence française. Mais, malgré tout, les apparences sont trompeuses : s'il reste un "parfum de France", c'est désormais l'odeur du billet vert qui attire la jeunesse, profondément désireuse de développer les relations avec les USA.
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France 3 |
Générique | Journaliste : Julien Meije |