Etats Unis: Central Park

A New York, de jour, Central Park est une immense zone de verdure, qui permet aux citadins de s'échapper de la folie urbaine. Les joggers, cyclistes et autres sportifs peuvent apercevoir les petits animaux du parc, les taxis viennent faire leur pause déjeuner aux abords du parc. Sur la prairie centrale, on bronze, campe, fait la sieste; sur le lac et le canal, des gondoles, des modèles réduits téléguidés. Mais sur ces images de quiétude et de nature d'un jour ensoleillé, plane la menace de la nuit qui transforme le parc en fief de la criminalité et de toutes les violences. De jour aussi, la réalité affleure : la piscine de Central Park, aux abords d'Harlem, n'est fréquentée que par les noirs, des sans abris surchargés de paquets s'installent, des couples d'homosexuels se rencontrent à l'écart du "ramble". Ce reportage composé d'images presque anodines de loisirs de plein air, juxtaposées à celles du reflet de marginalités qui, dans ce cadre, peuvent sembler moins cruelles, sont émaillés d'interviews qui progressivement dévoilent l'existence de l'autre Central Park, à l'image de la violence de la ville; un employé du parc évoque l'immensité du terrain qu'il connait maintenant dans ses moindres détails, des sportifs parlent de l'atout primordial du Park pour New York, une "campagne" qui évite de devenir "fou", un chauffeur de taxi évoque les crimes perpétrés dès la fermeture, un musicien amateur parle de liberté de communication, un habitué souligne les différences entre le problème sécuritaire et sa perception dans le public, un couple d'homosexuels évoque l'isolement possible dans le parc, en journée et le danger la nuit, un policier se définit comme un guide touristique et décrit les aménagements faits pour les sans abris, une jeune fille noire décrit la piscine comme le paradis, l'enfer étant Harlem et croit en l'intégration.