Elections présidentielles : Jean-Claude Martinez contre Arlette Laguiller

Débat entre Arlette Laguiller, candidate de lutte ouvrière aux élections présidentielles du 24 avril, et Jean-Claude Martinez, député du Front National dans l'Hérault. L'élu frontiste lance de nombreux appels à Arlette Laguiller pour s'unir au Front national, qu'elle rejette avec colère. - après qu'Arlette Laguiller ait critiqué l'actuelle politique économique et sociale (". Le chômage, l'abaissement du niveau de vie, l'appauvrissement de la classe ouvrière, les capitaux qui se baladent de bourse en bourse.") dont le front national se fait le complice par sa démagogie anti-immigré (". Pour en finir avec le chômage, ce n'est pas le problème de l'immigration, c'est le problème de l'investissement des capitaux."), Jean-Claude MARTINEZ essaie de convaincre Arlette LAGUILLER que leurs deux partis mènent le même combat (". J'ai beaucoup de considération pour votre action politique. vos qualités sont un peu les mêmes que les NOTRES."). - le débat sombre ensuite dans une cacophonie émaillée de déclarations véhémentes d'Arlette LAGUILLER (". La justice c'est lutter contre l'enrichissement de la bourgeoisie qui se fait au détriment de la plus grande partie de la population.") et de plaisanteries douteuses de Jean-Claude MARTINEZ (". La schtroumpfette du trotskysme. La JEANNE D'ARC des usines. Appelez-moi Jean-Claude et je vous appelerai ARLETTE."). - de ce brouhaha ressortent quelques déclarations de Jean-Claude MARTINEZ sur le programme économique du front national ("je ne suis pas pour la diminution de l'impôt sur les entreprises parce que c'est une ânerie TECHNIQUE. le jour ou on enlèvera les charges fiscales extrêmement lourdes qui pèsent sur les entreprises comme par miracle les emplois vont se créer. En 7 ans nous exonérerons de l'impôt sur le revenu, sous condition de réemploi en investissement pour les contribuables les plus élèves., nous instaurerons le salaire maternel sans prendre sur le budget de l'ARMEMENT."), - que critique Arlette LAGUILLER (". Vous êtes pour la fermeture des frontières aux travailleurs mais pas aux capitaux. Pour l'argent vous n'êtes pas nationalistes. l'impôt sur les sociétés n'arrête pas de diminuer. Vous êtes dans le camp de ceux qui disent aux travailleurs de faire des sacrifices pour que les entreprises investissent. Vous êtes prêts a exonérer les smicards mais vous continuerez a leur faire payer 18% de TVA ", - en préconisant pour sa part le reinvestissement des bénéfices des sociétés et la lutte contre la spéculation boursière ("300 milliards ont été perdus a la bourse de paris sans être investis, alors qu'ils auraient crée 500 000 emplois pendant cinq ans, charges COMPRISES. il faut réquisitionner les capitaux speculatifs pour les obliger a s'investir dans la PRODUCTION."). - Jean-Claude MARTINEZ offre a Arlette LAGUILLER son ouvrage "les cent premiers jours de Jean-Marie le pen a l'Elysée", que dédaigne cette dernière, et lui rappelle qu'il est issu, comme elle, "du fin fond du peuple", tandis que la candidate de lutte ouvrière rappelle la lutte des ouvriers de chausson en grève depuis trois semaines.