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Interview de Chaban Delmas

Interview de Chaban Delmas

JT 20H - 07.10.1960 - 05:35 - vidéo

Interview du président de l'Assemblée nationale, Jacques CHABAN-DELMAS, par Danièle BREEM. - Question de D. BREEM sur les critiques formulées par un certain nombre de partis politiques sur le rôle du Parlement. - Réponse de J. CHABAN-DELMAS : "L'efficacité du Parlement a toujours été décriée : ou bien elle était trop grande, abusive, ou bien elle était insuffisante. Sous la IVe, on avait tendance à la trouver excessive ne serait-ce que par les crises ministérielles à répétition. Aujourd'hui on dit : le Parlement n'est plus efficace, le président ne sert plus à grand chose. Il suffit de consulter l'ordre du jour de la cession pour constater que les parlementaires vont avoir à trancher en des matières décisives, vont être appelé à faire des choix dont les effets se feront sentir dans de nombreuses années pour la France. Non seulement le budget... mais aussi et surtout la force de dissuasion qui pose en réalité tout le problème du comportement de la France à l'égard de l'univers. Dire après ça que le Parlement n'a pas d'efficacité, ne joue pas de rôle, me paraît une baliverne. Ce qui demeure, c'est que les relations entre l'exécutif et le législatif ont changé sinon de sens du moins d'orientation. Ce qui demeure aussi, c'est que les parlementaires ont l'intention très arrêtée de voir reconnue la plénitude de leur rôle constitutionnel". - Question de D. BREEM sur les doléances du simple citoyen qui a l'impression de ne plus se faire entendre sur ses problèmes personnels. - Réponse de J. CHABAN-DELMAS : "A ce sujet, il y a une réforme importante et urgente à appliquer. Il existe une procédure dite de questions posées au gouvernement. Ces questions sont soit des questions écrites soit des questions orales. Les réponses aux questions écrites paraissent au J.O., les questions orales viennent devant l'Assemblée avec ou sans débat. Elles n'ont pas jusqu'à présent retenu l'attention comme il conviendrait. En réalité il faudrait se diriger dans le sens adopté avec bonheur depuis longtemps outre-Manche. Les parlementaires posent au gouvernement une question brève suivie d'une réponse rapide. C'est un moyen pour tous les citoyens d'avoir la certitude que leur représentant peut à tout moment interpeller le gouvernement, le ministre compétent sur ce qui ne marche pas vis-à-vis de l'administration, des pouvoirs publics dans le sens le plus large. A tout moment, il faut que dans un pays démocratique, tout citoyen puisse faire interpeller le gouvernement sur un cas le concernant. C'est une nécessité, c'est une garantie essentielle du respect des libertés et des droits des citoyens. J'ajoute que le gouvernement de son côté n'a pas à se formaliser d'une telle procédure. Au contraire, un gouvernement a toujours besoin de savoir comment fonctionne son administration... Cette procédure de questions doit permettre non seulement d'avoir cette très grande utilité mais aussi permettre de réintéresser directement chaque citoyen aux travaux parlementaires. J'y attache pour ma part la plus grande importance".

Producteur / co-producteur Radiodiffusion Télévision Française
Générique Journaliste : Danièle Breem Participant : Jacques Chaban Delmas
Descripteur(s) France, politique intérieure, interview, Chaban Delmas, Jacques, président, parlement, assemblée nationale, pouvoir législatif, débat parlementaire

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