Génétique : Adam, le bébé donneur

Peut-on concevoir un enfant pour qu'il sauve sa grande soeur ? Une sorte de bébé médicament. C'est le choix d'un couple du Colorado. Jack et Lisa NASH ont sélectionné un bébé éprouvette, parmi plusieurs embryons, pour sauver la vie de Molly leur fille de six ans, atteinte d'une maladie génétique mortelle.Adam a deux mois. Il est né pour servir de traitement à sa soeur Molly atteinte d'une maladie sanguine mortelle. A la naissance du bébé, le sang prélevé dans son cordon a été utilisé pour effectuer une greffe de moelle sur Molly.Pour qu'Adam soit conçu, ses parents ont eu recours à la fécondation in vitro et ont obtenu une quinzaine d'embryons sur lesquels une cellule a été prélevée au 3ème jour pour faire le test génétique : c'est le diagnostic préimplantatoire. Sur les 15, un seul embryon s'est avéré sain et a été réimplanté dans l'utérus de sa mère. Conférence de presse du docteur John WAGNER, de l'Université du Minnesota : "la famille NASH était non seulement sûre d'avoir un petit garçon en bonne santé, mais en plus il s'avérait être un donneur compatible pour la transplantation."On saura dans 8 jours si la greffe de la petite Molly a réussi. Si tel est le cas ses chances de guérison sont estimées à 90%.En France, depuis 1997 le diagnostic préimplantatoire est autorisé mais uniquement dans le cas de maladies incurables, telles que la mucoviscidose, la myopathie ou l'anémie de Fanconi, maladie dont souffrait Molly. Le docteur Jacques MONTAGUT, membre du comité d'éthique : "si le désir d'enfant est celui d'un enfant remède qui serait procréé comme réserve de cellules pour traiter un autre enfant, je vois là un grave problème éthique, une atteinte véritable à la condition humaine, une nouvelle forme d'esclavage biologique."Pourtant, dans certains pays comme la Grande Bretagne ou les Etats Unis, on parle déjà d'utiliser le diagnostic préimplantatoire de manière plus large notamment pour le dépistage de gènes favorables au développement du cancer.