Plateau invité : Edmond Hervé à propos du verdict de la Cour de justice
Edmond HERVE, ancien secrétaire d'Etat à la Santé, interviewé par Claude SERILLON déclare comprendre la souffrance des victimes, mais estime qu'elle ne doit pas engendrer l'injustice. Il considère comme profondément injuste la décision qui le concerne. Elle a été obtenue par 8 voix contre 7. "le droit et la justice n'ont pas participé à cette décision". "La cour ne me fait aucun reproche concernant les hémophiles et aucun reproche concernant le dépistage, mais me reproche de ne pas avoir procédé au rappel des transfusés en 1985. Ce rappel a eu lieu en France à la fin de 1992 et au début de 1993. La question se pose donc de savoir si ceux qui m'ont succédé doivent être eux aussi menés en justice. En octobre 1985, une circulaire prévoyait des enquêtes transfusionnelles. Personne à l'époque n'a parlé du rappel des transfusés et tout le monde a applaudi les décisions que nous avons prises. Le 16 septembre 1985, j'ai même reçu une lettre de félicitations des hémophiles. En 86/87, Madame BARZACH louait la politique anti-sida que nous avons menée en 1985. Il y a eu une reconstruction de l'histoire. Le droit a été mis à mal. Je vis une épreuve, en mon âme et conscience, dans le contexte de l'époque, j'ai fait ce que je devais faire.Je souhaite qu'on analyse excatement ce qui s'est passé y compris dans les autres pays. Pour le dépistage et le chauffage des produits sanguins, la France est extrêment bien placée. A l'époque, personne n'a contesté les décisions que nous avons prises, y compris au parlement."Vers qui les victimes vont-elles se tourner ?"Concernant le drame des victimes, tous les jours, je vis avec ce drame, mais la souffrance ne doit pas engendrer l'injustice". "Je crois à l'idéal qui est le mien, je ne me reconnais pas dans la justice telle qu'elle fonctionne...Je m'interroge sur la cour de la justice de la République, justice et politique ne peuvent pas faire bon ménage. Je tiens mes mandats de la population. 8 personnes de droite ne les remettront pas en cause.Il n'y a jamais eu aussi peu de temps au monde entre la découverte du virus et la mise en application du dépistage. La science a ses doutes et ses erreurs. Je souhaite que la solidarité nationale continue à s'exprimer au bénéfice des victimes".
Producteur / co-producteur |
France 2 |
Générique | Journaliste : Claude Sérillon Participant : Edmond Hervé |
Descripteur(s) | affaire, contamination, cour de justice de la république, France, justice, médecine, procès, sang, santé, santé publique, sida, transfusion sanguine, verdict |