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Débat : fabius/seguin

Débat : fabius/seguin

F2 Le Journal 20H - 01.12.1992 - 12:08 - vidéo

Hervé CLAUDE a réuni sur le plateau du 20h Philippe SEGUIN et Laurent FABIUS pour un débat contradictoire sur les derniers développements politiques, à savoir l'annonce par le président de la réforme de la constitution et la position de la France dans les négociations au Gatt. - Philippe SEGUIN ouvre les hostilités avec "je suis d'accord pour boycotter (l'appel du Président de la République à participer à un comité consultatif), je ferais le même reproche qu'il y a une semaine quand le gouvernement a demandé le vote de confiance... La France ne déposera pas son véto dans la semaine qui vient, il veut renvoyer l'affaire après mars 93... Les stratégies se ressemblent, renvoyer le dossier au gouvernement de cohabitation... Si il y avait urgence, le Président a eu toutle temps de faire des propositions". - Laurent FABIUS "j'en tire les conclusions inverses, le projet du Gatt, la droite a refusé de voter la confiance, elle a eu tort... Sur le fond, la France est prête à opposer son véto, sur la réforme de la Constitution, le problème n'est pas de savoir si c'est le moment ou non mais de savoir si c'est bon ou pas bon... Tout le monde souhaite une réforme, depuis 34 ans la Constitution en vigueur a besoin d'être rénovée, les Français ont envie que ça bouge, n'ayez pas la mémoire trop courte, il y a eu les propositions de 84 (sur l'élargissement du champ du référendum) et en 90 la saisine du Conseil constitutionnel pour tous les justiciables, vous avez répondu non à chaque fois, j'espère que vous n'allez pas encore répondre non". - Philippe SEGUIN "il y a un contraste saisissant entre le manque d'intérêt du gouvernement pour traiter le dossier du Gatt alors qu'à l'inverse, le problème est mis en avant alors qu'il n'est pas prioritaire". - Laurent FABIUS "j'ai eu des contacts avec Luc GUYAU (président de la FNSEA ), il a la position inverse de la votre, le Président de la République a dit les mêmes choses qu'il a dit à vous et à BEREGOVOY, la France probablement opposera son véto si le texte ne lui convient pas, nous souhaiterions que vous nous rejoigniez". - Philippe SEGUIN "accord mauvais, nous attendons la fin des négociations pour faire connaître l'appréciation d'ensemble, en ce moment la France par son attitude court un risque d'isolement renforcé au sein de 107 pays". - Laurent FABIUS "ce n'est pas de ma faute si vous n'avez pas été parmi les votants de la question de confiance". - Philippe SEGUIN "je me réjouis de ne pas m'être associé au vote, BEREGOVOY souhaitait opposer son véto, il en a été empêché par MITTERRAND stratégie de Maastricht obligeant". - Laurent FABIUS "je propose d'être plus simple que ça, quand on est contre, on vote contre" puis coupant SEGUIN qui veut reprendre la parole "il faut traiter les choses simultanément - il cite toutes les priorités du moment - faire une démocratie plus vivante, jamais aucun Président n'a engagé de réforme de fond, François MITTERRAND aujourd'hui, sur les bases de propositions consensuelles dit faisons le, Ilya déséquilibre entre Parlement et exécutif, il faut redonner plus de pouvoir au Parlement". - Philippe SEGUIN "il y a dans cette réforme quelques mesures intéressantes, pour le reste tout tourne autour du 49.3, c'est un élément fondamental de l'équilibre institutionnel, son objectif est de forcer la majorité à suivre le gouvernement, il y a eu probablement des abus mais je reconnais que les gouvernements placés devant une absence de majorité depuis 1988 ont dû en user... Je dis prudence quand il s'agit du 49.3, la pratique institutionnelle est plus importante que les mécanismes, il faut un esprit positif, le respect de l'opposition et une bonne entente entre le gouvernement et la majorité". - Laurent FABIUS "la possibilité de contraindre le Parlement a été trop utilisée, je suis partisan d'une limitation, je crois que l'extension du champ du référendum est une bonne chose". - Laurent FABIUS coupant SEGUIN sur le mandat présidentiel "ladurée a été posée en termes clairs, il faut une durée plus longue pour le Président que pour les députés". - Philippe SEGUIN "déçu par la proposition de durée du mandat présidentiel... MITTERRAND a dû redouter l'effet boomerang sur sa situation personnelle, 6 ans au moins 7 ans au plus, une durée moins longue aurait été en cohérence avec son vote en 73" puis conclusion de SEGUIN "nous attendrons une période de sérennité après mars 93, ce septennat n'en finit pas de finir".

Producteur / co-producteur France 2
Générique Journaliste : Hervé Claude Participants : Philippe Séguin, Laurent Fabius
Descripteur(s) accord, agriculture, Bérégovoy, Pierre, constitution, Débat, Fabius, Laurent, France, Gatt, Interview, mandat politique, Mitterrand, François, négociation, opposition, politique agricole, politique extérieure, politique intérieure, pouvoir exécutif, pouvoir législatif, PS-France, question de confiance, réforme, relations économiques, république, RPR-France, Seguin, Philippe, veto

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