Plateau papier : Le procès de Patrick Dils

Dominique VERDEILHAN analyse les conséquences du verdict de réclusion prononcé lors du procès en révision de Patrick DILS. [Source : Prompteur France 2] Ce procès était annoncé comme devant être celui de l'innocence reconnue de Patrick Dils et donc par ricochet celui de la culpabilité de Francis Heaulme. Ce fut la tonalité jusqu'au réquisitoire d'hier matin. Une sorte de chronique annoncée d'un acquittement. 16 heures plus tard, ce fut le grand écart. Finie l'intime conviction de l'avocat général. Finie la présence de Francis Heaulme. Les 12 jurés de la cour d'assises des mineurs ont écarté, balayé le doute et l'élément nouveau qui avaient été avancés par les magistrats de la Cour de révision. Le huit clos imposé par la loi nous empêche de comprendre, d'expliquer ce verdict. Historiquement, révision était synonyme d'innocence, d'acquittement. L'adage n'est plus vrai. Un procès en révision est désormais un procès en appel, un rattrapage. Un extraordinaire retournement de situation. Le présumé innocent Dils est condamné pour le double meurtre. Et aux yeux de la justice, Francis Heaulme reste un suspect. RELANCE C'est toute l'ambiguité de ce verdict. Ayant déjà purgé 14 ans de détention, Patrick Dils peut espérer une libération conditionnelle dans les mois qui viennent. Pour cela, il ne doit pas faire appel de sa condamnation. Si il fait appel, il sera rejugé dans un an mais sa remise en liberté est plus qu'hypothétique. Ne pas faire appel, c'est aussi reconnaître sa culpabilité. Choix cornélien entre l'honneur et la liberté.