Vers une Allemagne humaine

Dans la zone d'occupation française en Allemagne, la France s'efforce de redonner vie à l'Allemagne vaincue. Les autorités se sont données comme mission "d'extirper le poison du nazisme" : en nommant à la tête du premier gouvernement de Rhénanie des personnalités vierges de toutes compromissions avec le régime hitlérien ; en traitant humainement les prisonniers nazis et les prisonniers militaires ; en organisant des expositions sur les crimes nazis pour confronter les populations allemandes à la réalité du nazisme. Ainsi à Uberlingen, les habitants ont organisé eux-mêmes les funérailles de victimes trouvées dans un charnier. Dans leur zone, les Français favorisent la renaissance des institutions syndicales : Léon JOUHAUX, secrétaire général de la CGT, a participé avec des représentants du syndicalisme mondial à une réunion. La presse écrite et la radio retrouvent leur liberté. A Mayence, le Musée Gutemberg réouvre ses portes, et le Général KOENIG inaugure sa nouvelle université. Il inaugure également les universités de Fribourg et Tubingen. A Sarrelouis, Ernst BLOCH, le bourgmestre, demande le rattachement de sa ville à la France.