Plateau invité : Nicolas Sarkozy
Catherine MATAUSCH s'entretient avec le candidat UMP à l'élection présidentielle Nicolas SARKOZY au sujet de la polémique concernant le vote de François BAYROU en faveur de François HOLLANDE et de sa stratégie droitière à propos d'immigration. Le centriste François BAYROU votera François HOLLANDE. Nicolas SARKOZY " François BAYROU choisit ce qu'il veut. Après tout c'est son droit. Je rappelle juste une chose, c'est qu'en 2007 il avait appelé à voter contre moi, il y a une certaine constante. Ca ne m'avait pas empêché de l'emporter. Je voudrai dire une chose pour que chacun comprenne bien, entre le premier et le second tour, j'ai écrit une lettre aux français, je n'ai pas mis une proposition différente, nouvelle, sur la table. Mais je conteste à ceux qui vivent dans des quartiers protégés, qui appartiennent à l'élite, je leur conteste cette règle non écrite, qu'on n'ait pas le droit d'évoquer les sujets qui préoccupent les Français. Il y a 6,5 millions de Français qui ont voté pour une candidate qui n'était pas moi, Marine Le PEN. Est-ce qu'on a le droit de considérer que ce sont des sous citoyens, qu'on n'a pas le droit de leur parler ? C'est une grave erreur. Ce sont des citoyens français, je veux les ramener vers nous, je veux les entendre et les écouter. Qu'est ce qu'on me reproche comme défense des valeurs en 5 ans, depuis que je suis président de la République ? Y a pas eu de violence. J'ai toujours dit que la France devait rester un pays ouvert et profondément humaniste. Mais il y a une réalité, c'est que nous avons accueilli des personnes en France que nous n'avions pas les moyens d'accueillir. 24% de chômeurs chez les immigrés, pas assez de logements et d'écoles. Qu'est ce que je dis ? Nous devons accueillir des gens pour bien les recevoir et bien les intégrer. Comme il y a eu trop d'accueil, je vais diviser par deux le nombre de gens qu'on va accueillir. Non pas parce qu'on ne les aime pas, non pas parce qu'on veut les montrer du doigt. Chez vous madame, si vous avez 5 places à table et que vous invitez 10 personnes, les 5 qui n'ont pas de place à table vous les asseyez par terre. Si on n'a pas de logement, si on n'a pas d'école, si on pas d'emploi à donner, on fera comme toutes les démocraties, on recevra les personnes étrangères avec plaisir mais uniquement dans la mesure où on peut les recevoir. Ce n'est pas une stratégie madame. " Cette stratégie "à droite toute" qui est dénoncée par de nombreuses voix, est ce que cette stratégie était la bonne ? Nicolas SARKOZY " Madame, pardon de vous le dire, je ne sais pas ce que veut dire à droite toute, et peut être n'avez vous pas dit à monsieur Hollande quand il s'allie à monsieur MÉLENCHON à gauche toute. Peu importe, je ne parle ni à la droite ni à la gauche ni aux centre. C'est l'élection présidentielle, je suis président de la République, je dois parler à tous les français quels qu'ils soient. La France est une terre d'accueil, une terre ouverte et elle le restera. Est-ce que vous pensez vraiment que dans les quartiers il n'y a pas de souffrance ? Est-ce que vous pensez que dans les téléspectateurs que vous avez tous les soirs, il n'y a pas des gens qui pensent que le système d'intégration français ne marche pas parce qu'à force d'accueillir tout le monde on finit pas mal accueillir. Est-ce que peux dire aux Français, voilà on a un problème de déficit, il ne faut pas qu'on se retrouve dans la situation de l'Espagne et dans le même temps laisser une immigration qui ne viendrait qu'attirer par les prestations sociales que nous ne pouvons plus payer, trop généreuse. C'est la raison pour laquelle je pose une condition, désormais pour rentrer sur le territoire national, il faudra apprendre le français avant, il faudra y être depuis 10 ans pour bénéficier du RSA et du minimum vieillesse et à cotiser 5 ans. En quoi n'est pas profondément humaniste. Essayez de rentrer aux Etats-Unis sans un emploi ? Essayez au Canada sans un emploi ? Essayez de rentrer en Angleterre sans un emploi ? Ca en fait des dictatures ? " Nicolas SARKOZY " Il faudrait donc que je considère que les sondages qui se sont lamentablement trompés au premier tour, fixe la loi du prophète et je vienne dire aux Français : voilà ce que vous dites ne m'intéresse pas ? Moi ce qui m'intéresse c'est ce que disent les gens. J'ai essayé d'être un président de la République qui les protège. " " Si j'avais écouté les sondages je 'n'aurais pas fait la réforme des retraites parce que c'était impopulaire. Je l'ai fait il y a deux ans, ça permet à 15 millions de retraités d'avoir leur retraite payé, l'équilibre de notre régime des retraites, les retraités actualisées. Désormais les retraites seront payées le premier de chaque mois. Si j'avais suivi les sondages, comme le gouvernement socialiste en Espagne, ce serait la faillite aujourd'hui. Est-ce que vous croyez qu'il faut suivre les sondages. Vous me demandez si je serai un président différent. Naturellement, d'abord parce que j'ai vieilli, merci de le signaler, mais vous avez raison 5 ans ça compte. Mais je vais vous faire une confidence, 5 ans de président ça compte double. J'ai appris, sans doute mûri par les crises et l'expérience. Je serai un président qui n'aura pas à apprendre sa fonction, qui se consacrera sur les grands projets mais en même je vais être un président qui s'engage. Je serai un président, qui préside, qui gouverne et sui s'engage. "
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France 3, France Télévisions |
Générique | Présentateur : Catherine Matausch Participant : Nicolas Sarkozy |
Descripteur(s) | Bayrou, François, campagne électorale, candidat, deuxième tour, élection présidentielle, engagement politique, France, Front national-France, immigré, intégration, plateau de télévision, polémique, POLITIQUE INTÉRIEURE, PS-France, retraite, UMP-France |