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Les débuts de l’énergie solaire en France dans les années 60

Les débuts de l’énergie solaire en France dans les années 60

Accélérer le développement des énergies renouvelables, en ces temps de crise énergétique et climatique, c’est la priorité du gouvernement français. Selon plusieurs études, le pays est à la traîne dans ce domaine. Pourtant, en France, les recherches sur les énergies vertes sont anciennes. L’installation de dispositifs aussi. Exemple avec le solaire.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 27.09.2022
 

« Le soleil domestique est pour demain, ou plutôt pour aujourd’hui, car déjà des miroirs disposés sur le toit d’un grand hôtel de Perpignan assignent, depuis bientôt un an, au soleil un devoir domestique, celui d’assurer l’eau chaude de l’établissement » : en 1965, il y a 57 ans, « le soleil domestique » avait de l’avenir. Panneaux et fours solaires étaient déjà expérimentés dans quelques villes françaises.

Parmi les initiatives locales, il y avait aussi celle du maire du Triadou dans l’Hérault. Pour chauffer l’eau du lavoir et des douches de son village, il avait misé sur un réservoir alimenté à l’énergie solaire : « En demandant des subventions ça nous est pas revenu tellement cher. Et depuis 5 ou 6 ans que je l’ai tout le monde en est content. Nous avons de l'eau chaude en principe toute l’année. »

À l’époque, l’intérêt pour l’énergie solaire émergeait, mais beaucoup restaient encore sceptiques sur son développement à grande échelle. C’était le cas du directeur général d’EDF, Marcel Boiteux : « Dans l’état actuel des choses, et sauf certains usages particuliers, il apparaît peu économique et, à vue humaine, il y a très peu de chances qu’il soit économique, de récupérer des quantités importantes d’énergie solaire dans des installations autonomes. »

1973 : le tournant de la crise pétrolière

Mais en 1973, la crise pétrolière a rabattu les cartes. Au-delà des économies d'énergie prônées par le gouvernement, il fallait envisager d’autres sources d'énergies que le pétrole. Les scientifiques du CNRS furent mis à contribution, des colloques sont organisés. Bernard Grégory, alors directeur du CNRS, expliquait : « les recherches sur la source d’énergie soleil est sûrement l’un des thèmes que nous aurons au CNRS. Nous voudrions pouvoir faire participer les chercheurs aux problèmes d'intérêt très général. »

Dans la foulée, une Délégation aux énergies nouvelles est créée. C’est le premier institut public en France chargé du développement de ces énergies. À sa tête Jean-Claude Colli : « Ce comité est en quelque sorte la dernière pièce du dispositif nécessaire à la politique des énergies nouvelles et particulièrement de l’énergie solaire. En deux mots, c’est un comité qui réunit autour de moi, en tant que délégué, l’ensemble des responsables français, des grandes entreprises publiques et quelques-unes privées de recherche et de développement dans l'énergie solaire. Son objectif, en fait, c’est de coordonner et d'orienter l’ensemble du programme français avec objectif horizon 2000. »

50 ans plus tard, le développement des énergies renouvelables est toujours un objectif gouvernemental. L’énergie solaire représente aujourd’hui 2,2% des énergies vertes. Emmanuel Macron espère doubler leur production d’ici 2030.

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