L'ACTU.
La traque de Dino Scala, surnommé le « violeur de la Sambre », a fait l'objet d'une mini-série sur France 2. Cet homme de 62 ans a été condamné en juillet 2022 à 20 ans de réclusion criminelle pour 54 agressions sexuelles et viols. Cette affaire occupa plusieurs générations d’enquêteurs durant trois décennies.
L'AFFAIRE.
« Le violeur de la Sambre » (ou « violeur du matin », en Belgique) a sévi entre 1988 et 2018 autour de son domicile situé à la frontière franco-belge, dans le département du Nord, près de la rivière Sambre qui lui valut son surnom. Durant 30 années, Dino Scala est passé entre les mailles du filet. Décrit comme un bon père de famille, voire un « papa poule » par son épouse ou comme un « homme au grand cœur » par l’une de ses filles lors de son procès, le sympathique entraîneur et président du club de football de Pont-sur-Sambre était dans l'ombre un agresseur sexuel, traquant ses proies en France et en Belgique sur les rives de la Sambre.
Comment ce prédateur sexuel a-t-il pu passer sous les radars pendant 30 ans ? Lors du procès, Franck Martins, l’un des enquêteurs qui avait travaillé sur l’affaire depuis 1996, a donné quelques explications. Il expliqua que le rayon d’action du violeur s’étendait sur 30 kilomètres autour de la rivière Sambre et que pour mener l’enquête, les policiers ne disposaient que de maigres indices rapportés de manière récurrente par les victimes : une forte odeur de cambouis, une voiture claire, un bonnet. « On cherchait un monsieur moyen », expliqua l’enquêteur.
L’affaire a piétiné jusqu’à un matin de février 2018, lorsqu’un enquêteur repéra une voiture correspondant aux divers signalements près du lieu de l'agression d'une jeune fille côté belge. Le conducteur fut interpellé quelques jours plus tard chez lui : Dino Scala. Bientôt, les résultats de l’étude ADN confirmaient les suspicions des enquêteurs : le technicien de maintenance père de cinq enfants était bien le pervers sexuel qui terrorisait la région depuis 30 ans.
Dino Scala a été jugé en juin 2022 pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d'agression sexuelle, soit 56 faits. Il a été reconnu coupable de 54 d'entre eux, et a été condamné à 20 ans de prison. Lors des audiences, il a expliqué éprouver des pulsions depuis ses 12 ans.
LES ARCHIVES.
L'archive en tête d'article diffusée le 9 juin 2022 dans le 19-20, édition Nord-Pas-de-Calais, retrace l'affaire en archives et tente de répondre à la question : qui se cache derrière le violeur de la Sambre ? Le reportage diffusé à la veille du procès proposait notamment des témoignages de victimes : « Je pense qu'il m'avait repéré (...) il m'a repéré aller travailler à pied de chez moi », « Moi, je me suis dit : j'ai un violeur dans mon dos... », « Avec un couteau sous la gorge, il m'a dit ta gueule sinon je te tue !! ».
Le mode opératoire, la proximité des lieux et la multiplication des plaintes, tout portait à croire qu'il s'agissait d'un violeur en série, ce qui avait généré une vague de terreur dans l'Avesnois, avec la mise en place d'une sécurité renforcée le matin pour qu'il n'y ait aucune femme seule comme l'expliquait Annick Mattighello, la maire de Louvroil (2001-2018). Côté belge, même climat de peur et déploiement de patrouilles supplémentaires par le bourgmestre d'Erquelinnes.
Le reportage revenait ensuite sur la dernière agression du violeur non loin de la gare d'Erquelinnes, justement, le lundi 5 février 2018. Après avoir tenté de violer une adolescente de 15 ans, le violeur avait pris la fuite en voiture. Son véhicule avait été filmé par les caméras de surveillance, révélant une partie de la plaque d'immatriculation. Quelques semaines plus tard, à son domicile de Pont-sur-Sambre, Dino Scala sera interpellé, reconnaissant rapidement les faits. Dans ce montage, Jean-Philippe Vicentini, le procureur de la République de Valenciennes, expliquait qu'il avait déclaré agir sous le coup de pulsions qu'il n'arrivait pas à contrôler.
Le reportage revenait également dans sa commune où son arrestation et ses aveux créèrent la stupéfaction des habitants. Ce portrait d'homme affable et sociable tranchait avec le dernier témoignage présenté dans l'archive, celui de l'une de ses victimes qui avait 14 ans lors de son viol et qui décrivait l'échange qu'elle avait eu avec lui pour qu'il ne la tue pas. L'enjeu du procès était de tenter de percer l'énigme Scala.
Arrestation et soulagement
L'archive ci-dessous revient sur son arrestation. Le 28 février 2018, Anne-Sophie Lapix annonçait lors du 20h de France 2 l'arrestation à Maubeuge et la mise en examen de Dino Scala.
Malgré un portrait robot établi dès 1997, et les mêmes traces ADN retrouvées sur plusieurs victimes, les enquêteurs n'étaient pas parvenus à identifier le suspect, car son ADN n'apparaissait pas sur les fichiers génétiques... Jusqu'à ce 5 février 2018.
À l'annonce de son arrestation, les habitants de la région s'avouaient soulagés, un soulagement teinté de surprise pour les habitants du village de Pont-sur-Sambre où vivait l'agresseur, Dino Scala, un homme marié, père de cinq enfants et même jeune grand-père visiblement apprécié de tous.
France 2 interviewait ainsi une habitante du village stupéfaite à l'annonce de la nouvelle : « Ça fait un choc, parce qu'on a confiance en la personne, il a été entraîneur de foot de mon fils, donc on était confiants... » Michel Détrait, maire DVD de Pont-Sur-Sambre, abondait : « C'était quelqu'un de très investi, de très sociable, dès qu'on avait besoin d'un petit truc, il vous rendait service. »
Interpellé et placé en garde à vue le 28 février 2018, Dino Scala avait alors reconnu une quarantaine de viols. Mais les inspecteurs le soupçonnaient d'autres agressions commises en France et en Belgique.
Arrestation du violeur de la Sambre
2018 - 02:20 - vidéo
Un procès médiatique
Les archives qui suivent sont des résumés des audiences du procès de Dino Scala, illustrés d'interviews de certains protagonistes comme les avocats des différentes parties.
Le sujet ci-dessous diffusé dans le 19-20 de l'édition Nord-Pas-de-Calais date du 13 juin 2022. La deuxième journée du procès avait été consacrée à l'examen de la personnalité particulièrement ambigüe de l'accusé et aux témoignages de ses proches. L'homme était présenté comme un mari aimant, ayant une relation fusionnelle avec ses enfants, mais également comme un enfant victime d'une relation incestueuse avec son père. D'autres témoignages, comme ceux des deux sœurs de sa première épouse, l'accusaient de les avoir droguées pour les agresser sexuellement.
Procès Dino Scala : enquête de personnalité
2022 - 01:46 - vidéo
L'archive à suivre décrit la troisième journée du procès consacrée à l'enquête, avec un mea culpa du directeur de l'enquête de la police de Lille qui confiera que « l'attention et la bienveillance que l'on portait dans les années 1990 aux victimes d'agressions sexuelles n'étaient pas celles d'aujourd'hui et qu'elles n'étaient pas forcément crues ». L'après-midi était consacré aux premiers témoignages des victimes.
Procès Dino Scala : auditions des victimes
2022 - 01:44 - vidéo
Lors du dernier jour du procès, Dino Scala s'exprimait, après avoir alterné aveux et dénégations, et il présentait pour la première fois ses excuses aux victimes.
Procès Dino Scala : récapitulatif et attente du verdict
2022 - 01:10 - vidéo
Cette dernière archive du 1er juillet 2022 fait état du verdict du procès : 20 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté des deux tiers de la peine pour des faits de viols, d'agressions sexuelles et tentatives de viols, commis au préjudice de 54 victimes, « soit deux acquittements sur 56 plaintes ».
Procès de Dino Scala : le verdict
2022 - 02:07 - vidéo