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Comment les archives imaginaient le repas du futur ?

Comment les archives imaginaient le repas du futur ?

C’est en ce moment le Printemps BIO, une campagne nationale pour sensibiliser les consommateurs à consommer bio, local. On prend le contre pied avec les archives de l’INA quand on imaginait la nourriture du futur, du XXIe siècle, loin, très loin du bio.

Par Camille Dauxert. - Publié le 16.06.2023
le fantasme du repas du futur - 2023 - 03:06 - vidéo
 

Manger bio, local, c’est le discours du XXIe siècle. Car en 1969, cet enfant imaginait une toute autre assiette pour l’an 2000 : « Je crois qu’ils se nourriraient de choses beaucoup plus artificielles, chimiques, que de choses naturelles comme manger du veau, des fruits. » L’an 2000, c’est le point de bascule qui fait frémir. De quoi sera composée notre nourriture ?

Des expériences étaient menées. Il fallait trouver des manières de produire plus, toujours plus, de nourriture pour accompagner une augmentation de la démographie. En France, des chercheurs du CNRS, dès les années 50, faisaient pousser des végétaux, sans terre. « Ils prévoient des solutions nutritives qui permettront de cultiver n’importe quelle plante, n’importe où. Et, d’abord de se passer du sol, remplacé par un simple vase et une solution chimique. » Des cultures de laboratoire pour remplacer l’agriculture classique, en somme.

Patates irradiées et steaks au pétrole

Et les reportages se succédaient. « Nous avons rencontré un industriel qui met au point un procédé révolutionnaire. Il permet par exemple d’empêcher la germination des pommes de terre, car les pommes de terre germées sont toxiques. » Au menu donc : des pommes de terre irradiées avec des beefsteaks au pétrole. « Dans ces ballons sans cesse agités, aérés à 32 degrés, une pincée de bactéries ajoutée à du pétrole le transforme en protéines. Autrement dit du beefsteak. Un beefsteak au goût de fromage aigre ou de levure, mais parfaitement nourrissant comme le vrai. »

Au départ, cette protéine au pétrole devait être uniquement destinée à la nourriture des bovins. Mais ce sujet de 1968 à Marseille prouvait le contraire. « Un certain pâtissier de Martigues fait des biscuits qui, dit-on dans le pays, donne du punch avec de la farine qui vient du pétrole de la raffinerie voisine. »

Voici une autre trouvaille de 1976. Pour faire grossir les bovins, pour produire le maximum de viande, il suffisait de leur donner à manger leurs excréments. Maurice Lengelle, membre de l’OCDE expliquait : « Tous ces animaux quand ils ont fini de grossir, ils laissent un amas de fiente, d’excréments absolument énorme. C’est l’une des solutions qu’on peut utiliser. » « On fait des beefsteaks avec ça ? » demandait le journaliste. Réponse : « Pas encore, dieu merci, mais on nourrit les animaux avec ça. C’est un produit excellent avec un parfum exceptionnel. »

Heureusement, ces steaks ne sont jamais arrivés jusqu’à nos assiettes.

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