Le 27 juillet 1953, la localité de Panmunjom a été choisie pour la signature de l'armistice entre la Corée du Nord et la Chine d'une part, et d'autre part les forces des Nations unies, la Corée du Sud n'ayant jamais formellement signé d'armistice. Depuis cette date, Panmunjom est au cœur de la zone dite démilitarisée, la DMZ, « une étroite bande de terre allant de la mer Jaune, à l'ouest, à la mer du Japon, à l'est ». Zone tampon de quatre kilomètres de large, la DMZ coupe la péninsule en deux sur 250 kilomètres, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Séoul et à 200 kilomètres au sud de Pyongyang.
La présence militaire, « omniprésente », marque profondément la région. Panmunjom a été « pendant longtemps le seul point de rencontre entre les deux pays ». Un endroit où se cristallisent toutes les tensions entre les deux Corées. Panmunjom est constitué d’une série de bâtiments centrés autour de plusieurs cahutes bleues de l’ONU, lesquelles sont situées en plein sur la ligne de démarcation. Ces cahutes sont devenues emblématiques de la division de la péninsule. L’armistice de 1953 fut signé dans un bâtiment situé du côté nord du village.
Panmunjom fut le théâtre en 1976 de «l’incident du meurtre à la hache» ou «incident du peuplier»: deux soldats américains qui voulaient abattre un arbre masquant la visibilité avaient été tués par des soldats nord-coréens. C’est le seul endroit de la DMZ où soldats sud et nord-coréens se font face.
La DMZ est tapissée de mines. Les zones qui jouxtent la DMZ figurent parmi les endroits les plus fortifiés du monde. Si depuis plus de 60 ans, la présence humaine y est minimale, une bonne partie de la zone est recouverte par une forêt luxuriante. La zone est réputée être un refuge pour des espèces rares de flore et de faune dont l’habitat a été détruit ailleurs par le développement. Un ours noir d’Asie y a ainsi été photographié. La zone est hérissée de tours de garde et délimitée par des barbelés.
Symbole des tensions de cette guerre larvée entre Corée du Nord et Corée du Sud, Panmunjom est aussi le point de ralliement de touristes du monde entier qui rejoignent depuis Séoul, grâce à « l'autoroute de la liberté », ce qui s'apparente encore aujourd'hui à « un mur de Berlin vivant ».