Inauguration Nrd Stream 1, 2011
Depuis le 26 septembre, Nord Stream 1 et 2 sont victimes de fuites spectaculaires détectées par les autorités suédoises et danoises. Une première a été identifiée lundi 26 septembre sur Nord Stream 2, puis deux autres, le lendemain, sur Nord Stream 1. Elles sont localisées au large de l'île danoise de Bornholm, en mer Baltique, en deux points séparés de plus de 70 km. La fuite est visible dans la mer Baltique, où le gaz qui s'échappe provoque un bouillonnement spectaculaire de plus d'1 km de diamètre. En pleine guerre d’Ukraine, l’Europe soupçonne un acte de sabotage. A la demande de la Russie, le Conseil de sécurité de l'ONU va se réunir vendredi.
Le gazoduc Nord Stream 1 a été inauguré en 2011 par les chefs d’Etats et leaders européens et Dimitri Medvedev, le président russe en fonction. Cette année-là, ce choix énergétique avait soulevé des inquiétudes. L'archive en tête d'article revient sur ces doutes exprimés par certains. A l’époque, l’Allemagne faisait le choix de la Russie pour sa sécurité énergétique. Le jour de l'inauguration, Angela Merkel le déclarait, ce gazoduc devait permettre l’approvisionnement « régulier en gaz de l’Europe dans le futur ». Le tracé prévoyait de contourner l’Ukraine en cas d’un éventuel conflit. A l’époque, certains observateurs alertaient déjà sur le risque de dépendance à la Russie, notamment de l’Allemagne, qui souhaitait sortir du nucléaire. A l’image de Jacques Sapir, spécialiste de la Russie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
Des inquiétudes réitérées en 2019. Au moment de la construction de Nord Stream 2, plusieurs pays comme l’Estonie, la Lettonie ou la Pologne refusaient de le voir passer sur leur territoire. Il avait donc été décidé de les contourner car ce chantier réveillait chez eux les vieux démons de la Guerre froide. La crainte de ces pays était que l’Allemagne se retrouve à la merci de l’approvisionnement russe et ne puisse plus rien faire pour s’opposer à Moscou et protéger l’Europe de l’Est. Un postulat soutenu par le professeur d’économie à l’Institut d’Europe de l’Est, Theocharis Grogoriadis qui précisait : « Cette peur est logique car la Russie a été très agressive récemment ».
Inquiétude justifiée avec le conflit ukrainien, suite aux sanctions européennes sur le gaz russe, les gazoducs sont devenus l'objet de bras de fer géopolitiques. Ils ont été fermés ces derniers mois mais contenaient toujours de grandes quantités de gaz.