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La culture des melons «charentais» à Cavaillon en 1965

La culture des melons «charentais» à Cavaillon en 1965

Nous sommes nombreux à penser que le melon vendu sous l'appellation «melon charentais» est cultivé dans ce département. C'est rarement le cas. Pour éviter cette confusion, les professionnels français de la filière militent pour un changement de nom. Une demande que l'ONU sera amenée à trancher dans les prochains mois.

Par Florence Dartois - Publié le 26.08.2022
La culture des melons grimpants - 1965 - 04:06 - vidéo
 

Le melon charentais va-t-il changer bientôt de nom ? On le sait peu mais cette cucurbitacée n’est que rarement produite en Charentes. Son nom ne désigne pas son origine comme beaucoup le pense, mais sa variété. Le melon « charentais » est une appellation commerciale qui n’a donc rien à voir avec sa région de production. Seuls 3% des melons charentais sont véritablement produits dans le département. L’immense majorité des melons vient du Sud-Est et du Sud-Ouest de la France ou de l’étranger, notamment le Maroc et l’Espagne.

C’est pour éviter la confusion que les professionnels du melon ont déposé une demande auprès du ministère de l’Économie pour le changement d'appellation. Et celle-ci est remontée jusqu'à l'ONU où le Groupe de travail des normes de qualité des produits agricoles, dépendant de l'organisation intergouvernementale, va être chargé de cette régulation.

Le melon de Cavaillon a en parallèle déposé une demande pour obtenir son IGP (indication géographique protégée), à l’image des melons du Quercy, du Poitou ou de Guadeloupe qui le possèdent déjà. Le Vaucluse est la deuxième zone productrice de France avec 2000 tonnes par an. Le reportage proposé en tête d’article décrit justement comment se produisait les melons « charentais » à Cavaillon en 1965.

Un producteur avant-gardiste

Monsieur Ravoire avait accueilli les caméras dans son exploitation. Ce producteur de « charentais » possédait deux hectares de terre sur lesquels il cultivait le melon de trois manières différentes.

La première, la traditionnelle, se faisait sous châssis vitrés, la récolte s’effectuant dès le début du mois de juin. Le reportage précisait que les melons avaient besoin de peu de soins, « juste la taille et le sulfatage contre l’araignée rouge et le pou », les images montraient d’ailleurs cette étape que les agriculteurs pratiquaient sans protection. Les melons obtenus s’appelaient « Charentais », leur poids pouvant atteindre 1,5 kilo. Dans la suite du reportage on découvrait, une autre méthode « sous long tunnel de polyéthylène », il permettait d’obtenir des récoltes encore plus précoces avec des poids encore plus conséquents.

Le producteur dévoilait une troisième méthode qu’il était le seul à pratiquer dans la région, celle des « melons grimpants ». Ce « procédé révolutionnaire » précisait le journaliste, se pratiquait sous de longues serres à doubles parois, également en polyéthylène, d'une centaine de mètres. A l’intérieur, la caméra filmait les longues lignes de melons, qui poussaient en grimpant le long de fils de fer et de piquets. Les avantages de cette technique étaient nombreux : protection contre les intempéries, précocité des récoltes et gabarits augmentés. La caméra filmait les étapes de cette récolté bien fournie et la vente des cagettes au marché spécialisé en melons de Cavaillon. Il s’ouvrait dès le début mai, et les images confirmaient l’ambiance survoltée qui y régnait alors, « à six heures, au coup de sifflet du garde champêtre c’est la ruée. On marchande, on palabre, on achète ».

Le reportage se terminait, comme il se doit, par une dégustation de « la chair dorée » des melons charentais.

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