“Un stylo, un cerveau, du Tipp-Ex, du papier à carreau, et hop, un texte et c’est parti”
Le "Roi Soleil" du rap...
"On m’a surnommé Solaar, on m’a dit que ça voulait dire soleil. Hors en anglais, soleil ça se dit "Sun". Mais les gens se sont trompés, c’est une énergie solaire donc, c’est quelque chose qui se dégage."
Années 90 : MC Solaar est l’un des pionniers du rap français. Amoureux des mots, il se distingue par une plume habile.
Son style ?
Voilà comment il le décrivait en 1992.
"Quand je dis (il rappe) ça prouve que le rap ce n’est pas juste parler comme ça sur une musique mais c’est une recherche assez spécifique. Et c’est quelque chose qui me plait dans le rap, c’est un jeu. Faire passer un message avec quelque chose d’artistique."
"Pour une idée difficile, quand on essaye de la faire passer avec un jeu de mot, un petit peu d’humour reste en tête. C’est un lubrifiant didactique comme dirait mon prof."
En 1998, il explique : "J’écris rythmiquement. Même quand j’écris, je pense qu’il faut que ce soit dit. Exemple : J’ai vu la concubine de l’hémoglobine… ça s’est très symétrique. Et puis arrive les balles : balancer des rafales des balles vocales et c’est plein de trucs saccadés comme si c’était un AK 47 ou un M 16 qui partaient."
Son message ?
Le credo du jeune artiste c'est la positivité réfléchie : "Je préfère être positif que de faire un constat noir et amer. J’appelle la tête plutôt que la réaction épidermique. "
Pour ce taiseux rappeur, s'exprimer, c'est une arme de conviction massive : "Le mot devient une arme. C’est le seul moyen avec lequel le chétif peut s'en tirer. Celui qui est un peu faible, qui ne résiste pas à la loi du plus fort. Mais quand il arrive à faire rire les plus forts, il s’en tire toujours. Je ne suis pas un chétif."
Et ses influences ?
Elles sont plutôt éclectiques, comme il l'exprimait en 1994 :"Ça peut aller de Bobby Lapointe pour certains exercices de style qui vont dans le sens du rap, à Serge Gainsbourg, en passant par Léo Ferré. C’est toujours bien d’avoir de la culture française dans notre style de rap. Ça nous fait totalement différer de l’excès qu’il peut y avoir parfois dans le rap américain."
Quelques tubes de MC Solaar
En 1991, MC Solaar accédait à la notoriété avec son premier album, Qui sème le vent récolte le tempo. Parmi les seize titres, de nombreux succès, comme cette chanson qui racontait sa déception amoureuse avec une fille, une certaine Caroline, chantée par le rappeur dans l'émission Zapper n'est pas jouer du 22 juin 1992.
Mais l'un de ses principaux tubes, c'est Bouge de là, qui n'a pas pris une ride. Il l'interprétait ici, en 1991, sur le plateau de La Classe...
De ce même premier album, qualifié de "parfait" par l'animateur de l'émission Boomerang en 1992, la chanson Victime de la mode... où l'on entend bien l'influence de Bobby Lapointe.
Pour la route... cette petite pépite de 2008. Sur le plateau du Journal de 13h00 de France 2, en compagnie de Ron Carter, il interprétait… Un ange en danger