L'AUTEUR.
Maxime Le Forestier est né à Paris le 10 février 1949. Auteur, compositeur et interprète, l'artiste qui manie le verbe et les arpèges depuis 55 ans, s'avoue volontiers plus chanteur que musicien. Pourtant, il voue une passion à Georges Brassens qui a changé sa vie le jour où Maxime le Forestier a acheté une partition de guitare de l'une de ses chansons. C'est avec le poète sétois qu'il a appris à jouer, composer des mélodies qui restent en tête et écrire des paroles simples, mais efficaces. Jamais il ne fait un spectacle sans un titre de son mentor dont il a revisité tout le répertoire.
Après des débuts en duo avec sa sœur Catherine dans les cabarets, le public le découvre en 1972, avec son premier album studio, Mon frère. Vendu à plus d'un million d'exemplaires, le disque devient culte. Le 33 tours regorge de succès entrés dans le patrimoine musical français : San Francisco, L’Éducation sentimentale, Mon Frère, Parachutiste ou Comme un arbre. Un succès énorme qui lui vaudra de faire la première partie, à Bobino, de son idole Georges Brassens en octobre 1972.
LA CHANSON.
La chanson en tête d'article est extraite de son second album studio, Le Steak, sorti en septembre 1973. Un disque sans doute plus nostalgique où il est beaucoup question du temps, que l'on perd ou qui passe, du sens de la vie, de ce que l'on transmet. Dialogue reflète ces questionnements existentiels, assorti d'un thème cher à Maxime Le Forestier à l'époque : l'antimilitarisme.
Il s'agit d'un dialogue fictif entre un père et son fils. L'affrontement de deux générations et de deux conceptions de la vie. L'une vouée au devoir, l'autre au partage et à la découverte. Il est question de reconnaissance, d'héritage, d'ancien et de nouveau monde, de préjugés et d'idéalisme... Autant de thèmes qui sont en parfaite résonance avec notre époque et qui font de la chanson Dialogue, une base de réflexion sur le monde qui pourrait naître des rêves de la jeunesse.
« Avec ce que j'ai fait pour toi »,
Disait le père,
« Je sais, tu me l'as dit déjà. »,
Disait l'enfant.
« Je n'en demandais pas tant.
Je suis là pour
Tourner autour
De cette terre
Tant que je suis vivant. »
...
« Nous, on vivait pour quelque chose. »,
Disait le père.
« Vous êtes morts pour pas grand-chose. »,
Disait l'enfant.
« Je n'en ai pas le temps
Si, pour garder
Les mains liées,
Il faut la guerre.
Mo, je m'en vais avant. »
« Ce monde, je l'ai fait pour toi. »,
Disait le père.
"Je sais, tu me l'as dit déjà. »,
Disait l'enfant.
« Je n'en demandais pas tant.
Il est foutu
Et je n'ai plus
Qu'à le refaire
Un peu plus souriant
Pour tes petits enfants. »
