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Le Lyon-Turin, un projet vieux de 30 ans

Le Lyon-Turin, un projet vieux de 30 ans

Les 17 et 18 juin, à l'appel du collectif Les Soulèvements de la Terre, une manifestation contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin doit avoir lieu en Maurienne.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 16.06.2023
 

L'ACTU.

Une nouvelle manifestation contre le projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin est prévue les 17 et 18 juin à l'appel du collectif Les Soulèvements de la Terre. Cet événement est notamment soutenu par le mouvement NoTav italien, organisation historiquement mobilisée contre le projet.

Le préfet de la Savoie a pris un arrêté jeudi 15 juin interdisant les rassemblements en Maurienne, là où la manifestation doit avoir lieu.

LE MONTAGE D'ARCHIVES.

« Ils nous chargeaient sans pitié, on était avec les bras en l’air et eux chargeaient. » 2005, en Italie, dans la vallée du Piémont. Des manifestants se frottent aux forces de l’ordre : les No Tav. No Tav en italien, pour «TGV non merci». Leur cible était le projet de ligne à grande vitesse transalpin qui doit relier Lyon à Turin. Le montage en tête d'article, réalisé en 2019 et toujours d'actualité, revenait sur la ligne Lyon-Turin, serpent de mer ferroviaire.

Ce chantier gigantesque prévoit la construction d’un long tunnel à travers les Alpes. Dans les années 1990, quand débutent les travaux préparatoires, c’était l’enthousiasme qui prédominait, comme le montrait la télévision. Elle annonçait : « Dans quelques années, ici, sous la montagne, un tunnel ferroviaire de 54 kilomètres sera creusé avec au bout l’Italie ». Jacques Ricard, responsable d'Alpetunnel, parlait d'un projet massif : « Au niveau de l’ampleur du chantier, on peut le comparer avec le tunnel sous la manche. Par contre, la nature des roches et la nature des travaux sera différente. L’ampleur et la grandeur de ce chantier sera équivalente. »

Cette liaison devrait relier Lyon à Turin en 1h30 au lieu de 4 heures. Mais, ces promoteurs insistaient avant tout sur l’aspect écologique. La future ligne doit être conçue pour le ferroutage, c’est-à-dire le transport de camions sur des trains spéciaux. Une technique ancienne, expérimentée en France dans les années 1950 : « Un compromis mettra-t-il fin à la concurrence entre le rail et la route. Un public de techniciens a assisté à la démonstration de wagons surbaissés, destinés au transport des poids lourds et des semi-remorques. »

Le Lyon-Turin est-il écologique ?

L’avantage du ferroutage : réduire le nombre de camions qui transitent par les vallées de la Mauriennes et asphyxient les villages alpins. En 1999, ces habitants criaient leur ras-le-bol. « On bloque les camions, ça suffit on ne veut plus de camion, on veut de l’oxygène. » En 2018, 1,4 million de camions avaient emprunté le tunnel du Mont Blanc ou le tunnel du Fréjus. Le résultat de choix politiques dénoncés dès les années 1990.

Alors la France et l’Italie signent l’accord en 2001, et les ministres des Transports attaquaient la montagne au marteau-piqueur en 2002. Mais côté Piémont italien, la résistance au projet s’organisait. Et en 2005, des dizaines de milliers de manifestants défilaient dans la vallée de Suse, en Italie, là où doit déboucher le tunnel. Le Lyon-Turin, ils n’en voulaient pas : « Ici en val de Suse, il y a des filons d’amiante, d’uranium. Et puis la vallée est déjà sillonnée par une autoroute, deux nationales, une voie ferrée internationale. Que voulez-vous que nous apporte une nouvelle voie, à part de nouveaux soucis de santé ? »

Le projet divisait la population locale, entre ceux qui annonçaient une catastrophe écologique et ceux qui défendaient le ferroutage. Aujourd'hui encore.

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