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3 octobre 1988 : Nîmes victime d'inondations spectaculaires

3 octobre 1988 : Nîmes victime d'inondations spectaculaires

Météo France a placé trois départements en vigilance orange pour inondations, dont le Gard. En 1988, d'impressionnantes intempéries avaient touché le département et les quartiers nord de Nîmes avait été ravagés.

Par Florence Dartois - Publié le 15.09.2021 - Mis à jour le 18.10.2023
Les inondations de Nîmes - 1988 - 02:39 - vidéo
 

Dans la nuit du 2 au 3 octobre 1988, des bandes orageuses ont traversé l'est de la France dans ce que l'on appelle un épisode méditerranéen ou cévenol. Le taux de précipitations était monté à 50 mm ou plus par heure. Le Gard, et plus précisément la région nîmoise, a reçu l'équivalent de 6 mois de pluie en moins de 12 heures.

14 millions de mètres cube d'eau se déversèrent sur Nîmes. Des pluies diluviennes aux conséquences dramatiques car l’agglomération nîmoise, située au confluant de plusieurs cadereaux, ces petits ruisseaux qui ne s'écoulent que par temps d'orage pour évacuer les flux, est soumise au risque d'inondations par ruissellement. Par le passé les chroniques historiques avaient fait état de 2 catastrophes majeures similaires à celle du 3 octobre 1988 : le 29 août 1399 et le 9 septembre 1557. Un phénomène connu mais assez rare.

Mais en 1988, il ne fallut que quelques heures pour que des tonnes de boue déferlent dans les rues de Nîmes et ravagent le quartier nord de la ville. C'est le quartier le plus populaire de la ville, aux habitations modestes. Le lendemain de la catastrophe, dans son édition de 20 heures, Antenne 2 dévoilait une ville défigurée et meurtrie. Les premières images du désastre étaient impressionnantes. Au moment de la diffusion du reportage, le bilan des victimes était estimé 11 personnes.

Au matin du 4 octobre, les Nîmois découvraient l'ampleur des dégâts. De ce raz-de-marée, il restait ce matin-là les nombreux amoncellements des tôles de voitures aux intersections.

«Mon lit est passé par la fenêtre»

En montant, l'eau avait inondé tous les rez-de-chaussée des maisons de ville. La plupart des occupants avaient tout perdu, comme celui-ci décrivant comment il était parvenu à rentrer chez lui, en prenant beaucoup de risques : «Je suis arrivé à la nage, j'ai laissé ma voiture un peu plus haut et j'ai fini les 150 derniers mètres en crawl

Dans les rues, les images montraient les stigmates du drame qui s'est joué jusqu'aux petites heures du jour. Des amoncellements de carcasses, de véhicules charriés par les courants. Les habitants du quartier étaient choqués, hébétés et encore terrorisés. «On ne sait plus quoi faire, on tremble. On tremble au moindre bruit la nuit, on a peur que ça s'écroule.», expliquait un jeune homme. Dans la cour de sa maison, tout était déchiqueté et éparpillé sur le sol. Il ajoutait : «Ça a un côté pillage, en plus. Qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ?».

Dans une autre maison complètement embourbée, une femme craquait face au désastre : «Mon lit est passé par la fenêtre, mon matelas, tout… je n'ai plus rien, plus rien…». L'émotion était forte.

Dans la rue, certains Nîmois commençaient à déblayer. Une habitante décrivait le triste spectacle qu'elle avait découvert au petit matin et déplorait la solitude des habitants, notamment les personnes âgées, les plus démunies : «Elles ont tout perdu ! Elles sont seules, c'est tout. Elles attendent. Elles attendent quoi ? Elles n'auront rien !», concluait-elle pessimiste. Derrière elle, la rue boueuse, remplie de déchets et de carcasses de véhicules fracassés, s'étendait à perte de vue.

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