L'ACTU.
Federico Bahamontes est mort, mardi 8 août 2023, à l’âge de 95 ans, a annoncé le maire de Tolède, Carlos Velasquez sur le réseau X, ex-Twitter.
Le cycliste espagnol était né le 9 juillet 1928, à Val de Santo Domingo (province de Tolède). Il faisait partie de la grande génération cycliste des années 50-60 qui fit vibrer le Tour de France, avec des noms prestigieux tels Louison Bobet, Jacques Anquetil, Raymond Poulidor et tant d'autres.
Bahamontes que l'on surnommait « l’Aigle de Tolède », tant il survolait le peloton, est resté dans les mémoires pour avoir été le premier Espagnol à gagner le Tour, c'était en 1959. Ses qualités de grimpeur, il les devait, aimait-il raconter, grâce à la topographie escarpée de sa ville natale située au-dessus du Tage. C'est parce qu'il travaillait dans un atelier de réparation de bicyclettes comme coursier qu'il se serait fait les jambes.
Sur le Tour de France, son heure de gloire allait donc sonner en 1959. Il l'avait annoncé avant de démarrer, ce serait le jaune « et rien d’autre ». Pari réussi, avec de véritables envolées, comme ce contre-la-montre mythique au Puy-de-Dôme le 10 juillet 1959.
Le coureur fantasque avait une réputation d'original, comme ne manquera pas de lui rappeler à plusieurs reprises le journaliste Robert Chapatte dans l'archive que nous vous proposons de découvrir en tête de cet article. Il s'agit d'une interview réalisée sur le Tour le 23 juin 1962.
« Federico Bahamontes est à peu près sage maintenant, mais enfin, on a connu beaucoup de fantaisies de lui », plaisantait le journaliste sportif, avant de lui demander son ressenti sur ce Tour 1962. À 34 ans, c'était son huitième Tour de France. Tout sourire, détendu, accompagné de son vélo et entouré d'une foule d'admirateurs, il avouait qu'il n'en avait terminé que quatre.
Sa «botte» secrète pour grimper
« Mais vous en avez gagné un, surtout », soulignait le journaliste, avant d'évoquer avec lui les difficultés des épreuves de montagne, dans lesquelles le champion dévoilait qu'il pouvait perdre jusqu'à trois kilos d'eau. Taquin, il expliquait qu'il aimait particulièrement rouler sous la chaleur : « C'est mauvais pour tout le monde, mais pour moi, j'apprécie ». Habitué des chaleurs caniculaires, il reconnaissait récupérer plus vite.
À ses yeux, la principale difficulté sur le Tour, c'était de bien se nourrir le soir, malgré la chaleur, pour pouvoir récupérer : « Pour moi ce n'est pas un problème, affirmait-il, je bois de l'eau et je mange quand même ».
Le journaliste lui demandait ensuite ce que représentait le Tour de France pour lui : « C’est la course la plus importante, même au-dessus des championnats du monde (...) ». Gagner la Grande Boucle de 1959, c’était le plus beau jour de sa vie sportive, ajoutait-il.
Cette année-là, en 1962, Federico Bahamontes arrivera en 14e position. L'année suivante, en 1963, « l’Aigle de Tolède » planera encore et terminera deuxième derrière Jacques Anquetil, lors du dernier contre-la-montre. L’année suivante, en 1964, pour sa dernière participation à l'épreuve cycliste à 36 ans, il terminera à la troisième place.
À la fin de sa carrière cycliste, il est devenu gérant d’un magasin de cycles et de vélomoteurs à Tolède. Un musée a été ouvert à sa gloire. On raconte qu'il aimait le visiter.
