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Dès les années 1970, la gendarmerie pilotait déjà des bolides

Dès les années 1970, la gendarmerie pilotait déjà des bolides

Le ministère de l'Intérieur vient de passer une commande auprès de Renault de 26 voitures Alpine A110 Pure pour la gendarmerie. Une pratique déjà en vigueur depuis les années 1970 dans les Brigades Rapides d'Intervention.

Par Florence Dartois - Publié le 15.10.2021
Escadron d'autoroute : nouvelle voiture SM - 1973 - 05:57 - vidéo
 

Le ministère de l'Intérieur a annoncé la commande de 26 Renault alpine A110 Pure pour les besoins spécifiques de la gendarmerie nationale. La société Renault a remporté le marché pour 4 ans, "Ces véhicules permettront aux forces de l'ordre de procéder à des interventions sur autoroute, impliquant des voitures en infraction à haute vitesse, dans le cadre de missions de sécurité routière ou de police judiciaire (trafic de stupéfiants par exemple). Deux d'entre eux seront dédiés à la formation en intervention rapide... Leur commande contribue à la modernisation et au rajeunissement de la flotte automobile engagée depuis 2 ans par le ministère de l'Intérieur.", a précisé ce communiqué.

L'utilisation de véhicules rapides par la Gendarmerie n'est pas une première comme le montre l'archive présentée en tête d'article. Nous sommes en décembre 1973, la Brigade Rapide d'Intervention de Roye ouvre ses portes aux caméras de Nord actualités télé. Le reportage commence sur les chapeaux de roues. Sur l'autoroute A1, un bolide bleu file à vive allure sur l'asphalte, doublant les autres voitures à grand renfort d'appels de phares. De qui s'agit-il ? D'un pilote de Formule 1 ? D'un chauffard ? Non. Le pilote est un gendarme. Mais un gendarme pas tout à fait comme les autres puisqu'il fait partie de la Brigade Rapide d' Intervention, ou BRI, et qu'il pilote un bijou de vitesse, une SM Maserati.

Cette BRI, intégrée à l'escadron de gendarmerie de l'autoroute de Roye, possède une écurie digne d'un grand prix de Formule 1 et le chef Estienne, qui en assume le commandement, la présente fièrement. Dans son "écurie" trônent : "une SM Maserati, une DS électronique et 2 alpines Renault. La SM affichant une vitesse de pointe de 240 km/h, la DS de 220 et les Renault, 210."

Rouler plus vite que les chauffards

Pour conduire ces bolides, il faut être en excellente santé et très bon conducteur, le responsable précise qu'on fait souvent appel à d'anciens "motocyclistes". Après une visite médicale de rigueur et un stage de conduite sportive sur le circuit Bugatti du Mans, les voilà prêts à affronter n'importe quel chauffard.

Ces pilotes d'exception officient principalement sur l'autoroute A1. "La circulation sur ces autoroutes étant très rapide, il était nécessaire que la gendarmerie s'adapte", précise le chef Estienne. Leur objectif : faire de la dissuasion et "montrer aux gens que quelle que soit la force de leur véhicule, nous sommes capables d'aller aussi vite qu'eux et de les rattraper". Mais le chef précise, "les courses poursuites sont très rares. Un poste radio étant toujours plus rapide qu'une voiture". L'escadron de 140 agents, basé notamment à Senlis, Roye, Arras et Cambrai, possède en sus d'autres véhicules : des Peugeot 404 et 504, des estafettes, des motos et des voitures banalisées.

La fonction des escadrons de BRI est donc d'assurer la police de la route, associant prévention et secours, à la surveillance et la répression. Le reportage se poursuit ensuite au PC sécurité qui centralise les appels émis depuis les bornes de secours placées le long de l'autoroute et coordonne les secours avec les garagistes. Quant à l'escadron, une grande partie de son activité consiste alors à faire respecter la limitation de vitesse, qui venait de passe à 120 km/h sur les autoroutes et à traquer les chauffards.

Au coeur de l'action

Démonstration avec cette autre BRI, celle d'Auxerre, en mars 1972. Cette brigade possède à l'époque 20 modèles d'Alpine Renault :

LA ROUTE : LES ALPINES DE LA GENDARMERIE
1972 - 03:52 - vidéo

Une équipe intercepte un conducteur de DS, qui roule à 160 km/h, et n'arrête pas de changer de voie. Il est soumis au "contrôle d'imprégnation alcoolique" qui s'avère négatif. En guise d'avertissement, le conducteur est sommé de se reposer sur l'aire de repos.

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