« Si dans les 10 ans, on ne renverse pas la vapeur, on va à la catastrophe écologique qui nous coutera beaucoup plus que la crise d'aujourd'hui qui est déjà quelque chose de dramatique. » En mars 2009, en pleine campagne pour les élections européennes, le député européen Vert Daniel Cohn-Bendit était l'invité de Thierry Ardisson sur le plateau de « Salut les Terriens ! ». Dans cette archive disponible ci-dessus, il appelait à agir au plus vite contre le réchauffement climatique dans un contexte de crise économique majeure.
« Qu'est-ce qui nous a mis dans le mur ? C'est le toujours plus, toujours plus vite », analysait celui qui fut leader des mobilisations étudiantes du printemps 1968 et surnommé Dany le Rouge. Devenu « Dany le Vert » selon Thierry Ardisson, il poursuivait : « Le problème, c'est de réguler notre système pour que les gens puissent travailler autrement pour vivre mieux. C'est ça notre mot d'ordre. Et vivre mieux ce n'est pas forcément consommer. »
«C'est beaucoup plus dur d'être jeune aujourd'hui qu’il y a 50 ans»
Interrogé sur son parcours et sur son rôle en 1968, alors étudiant, il relativisait. « C'est beaucoup plus dur d'être jeune aujourd'hui qu’il y a 50 ans. Nous, on était prométhéens, on n'avait peur de rien. L'avenir nous appartenait, on disait : "C'est à nous de gérer notre avenir." Les jeunes aujourd'hui disent : "On veut un avenir." » Et d'ajouter : « Le Sida, on ne connaissait pas, le chômage, on ne connaissait pas, la dégradation climatique, on ne connaissait pas. Le monde aujourd'hui est beaucoup plus angoissant que l'était le monde à la fin des années 1960. » Et 2023 ?
